Décharge, détachement, disponibilité, formation : les chiffres réels !
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Que font les 97.000 enseignants qui ne seraient pas installés en classe devant leurs élèves mais "inoccupés" ou occupés ailleurs et qui sont mentionnés par la Cour des comptes, dans un rapport épinglant la gestion des enseignants par l’Education nationale ?
Ils sont "détachés", "mis à disposition", "en disponibilité", "déchargés", en "surnombre", affectés à des remplacements, chargés d’autres missions ou effectivement inoccupés.
Le ministère de l’Education nationale, qui ne conteste pas les chiffres mais leur présentation et un certain "amalgame", a fait vendredi le point de la situation.
21.000 enseignants hors du système éducatif dit la Cour. Ce sont 9.000 enseignants "en disponibilité", c’est à dire ayant décidé de quitter temporairement l’enseignement pour écrire un livre, élever des enfants, voyager... et 12.000 "détachés", travaillant pour les collectivités territoriales, la Culture ou l’Enseignement à l’étranger. Aucun n’est payé par l’Education nationale.
26.500 sont dits, par la Cour, hors secondaire ou hors ministère. Ils exercent en IUFM, ils font de la formation pour adultes ou ils enseignent en prison.
18.000, dit encore la Cour, exercent des activités pédagogiques mais hors présence dans une classe
Enfin, 32.000 sont dits "sans classe ni activité pédagogique".
Le ministère conteste à la fois l’amalgame entre ces deux dernières rubriques et la réalité même de l’absence d’activités pédagogiques pour beaucoup. Il explique que sur ces 50.000 enseignants (18.000 plus 32.000), ils ne sont que 1.700 totalement inoccupés car malades et incapables d’enseigner (1.000 en traitement et 700 en réadaptation) tandis que 1.400 sont en mi-temps thérapeutique.
Il y a également 2.400 enseignants en "surnombre", titulaires d’une discipline déficitaire en élèves comme l’allemand ou la techno. 1.900 sont en formation pour enseigner dans une discipline connexe tandis que 500 sont déjà réaffectés. Il y a aussi 9.500 remplaçants dits "inoccupés" par la Cour. Le ministère souligne qu’ils sont occupés à 80% en fonction des besoins.
On trouve encore 3.350 enseignants exerçant comme conseillers pédagogiques, 650 travaillant au Cned (enseignement à distance), 3.100 affectés à des fonctions administratives.
Restent enfin les enseignants bénéficiant d’une "décharge" ou "mis à disposition". Ces derniers (1.400) sont payés par l’Education nationale mais travaillent ailleurs, dans des institutions parascolaires ou associatives comme la Ligue de l’enseignement, à la Cité des sciences, à l’Institut du monde arabe ou dans les directions régionales d’action artistique (Drac).
Quant aux "décharges", c’est à dire les dispenses complètes ou partielles de cours, elles concernent 7.050 directeurs d’écoles et 6.200 professeurs d’éducation physique dont une partie du temps statutaire est consacré à l’animation sportive.
Il y a aussi 1.400 décharges syndicales qui sont de droit. Il y a enfin 7.800 décharges, dites statutaires (une heure de cours en moins accordée aux enseignants des classes d’examen) et 4.000 décharges non statutaires (accordées par exemple pour soutien scolaire).
source : AFP