Transfert des gestionnaires aux collectivités locales : l’ignorance de nos missions !
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"La solution est de choisir entre l’une ou l’autre autorité. Pour les TOS, il s’agirait de transférer les gestionnaires des agents concernés (TOS), à savoir les gestionnaires (collèges) ou les intendants (lycées) et leurs collaborateurs, sous l’autorité unique de l’exécutif local".
La distinction introduite par les rapporteurs entre les gestionnaires des agents concernés (TOS), à savoir "les gestionnaires (collèges)" ou les "intendants (lycées)" démontre le peu de connaissance de l’évolution de nos métiers, mais là n’est pas l’essentiel.
Il apparait évident aussi que le "ou" deviendra inévitablement un "et" car nous sommes tous gestionnaires, et l’on voit mal un transfert organisé pour les seuls gestionnaires des lycées ou les seuls gestionnaires des collèges.
Mais peut-être la délégation sénatoriale a-t-elle voulu opérer une distinction entre gestionnaires matériels et agents comptables gestionnaires ? Quid en effet de la fonction comptable ?
Dans tous les cas, cela traduit l’ignorance des rapporteurs sur le champ et le périmètre de nos missions.
Par ailleurs, évoquer la suppression des "situations de double hiérarchie" sans situer la place et le rôle du chef d’établissement dans la conduite de la double hiérarchie constitue une approche pour le moins réductrice.
Ce rapport lève aussi le voile sur la "fameuse reconnaissance officielle de la place du gestionnaire comme adjoint du chef d’établissement" portée notamment par des marchands de sables. Derrière les mots et les annonces, une vérité : que du flan et de l’esbroufe qui n’engagent d’ailleurs que ce qui y croient. Ce gouvernement, la seule reconnaissance qu’il a, c’est tailler là où il peut, raboter encore et encore et mettre en lambeau notre statut, jugé trop contraignant dans le cadre de l’offensive libérale de nos idéologues sarkosystes.
L’objectif ministériel, est aussi dans ce cadre, de trouver les "gisements d’efficience" qui permettront d’appliquer les 1 700 nouvelles suppressions de postes dans l’éducation. Le reste n’est que vernis et poudre de perlimpinpin pour amuser la galerie et détourner l’attention sur le principal.
Ce qui est inquiétant dans ce rapport sénatorial, c’est qu’il s’agit d’un rapport partagé, qui dépasse les clivages politiques. Des Verts en passant par le Nouveau centre, le Parti radical de gauche, puis le PS et l’UMP dont Mr SIDO bruno, secrétaire général de l’Assemblée des Départements de France...
Cette unanimité politique fait craindre le pire, elle doit nous conduire à multiplier les initiatives unitaires pour que ce rapport ne soit pas suivi d’effets.
Comme l’a souligné un de nos collègues ,précisons par ailleurs « que le rapporteur principal M.Doligé est président du CG 45, précurseur en matière d’externalisation avec la création du premier collège en Partenariat Public Privé. Pas ou peu de personnels territoriaux et la plus grande latitude laissée aux entreprises privées. Et une assez faible confiance pour l’Education Nationale en général et les gestionnaires en particulier »
Quant à l’autre co rapporteur principal , il s’agit du sénateur Claude Jeannerot (PS) président de conseil général du Dous
Cette unanimité politique fait craindre le pire, elle doit nous conduire à multiplier les initiatives unitaires pour que ce rapport ne soit pas suivi d’effets
Patrick CORRE
Commissaire paritaire du SGPEN CGTR à la capa des ADAENES