Dysfonctionnements rectoraux, atteintes à la santé et à la dignité des agents
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Conférence de presse du SNEIP
Le Ministère de L’Education Nationale (MEN) enjoint, à juste titre, à l’enseignement confessionnel, de respecter la liberté de conscience des enseignants et des élèves et de veiller à la neutralité des agents publics mis à sa disposition.
Le SNEIP‐CGT (CGT Enseignement Privé) rappelle que, localement, ce sont les rectorats qui ont mission de faire respecter la loi et mettre en oeuvre à la stricte application de ces principes comme de l’ensemble des textes réglementaires.
Le SNEIP‐CGT est néanmoins régulièrement contraint de rappeler au MEN, ses obligations tant en matière de protection des agents publics (enseignants du privé sous contrat) que sur la question de la liberté de conscience.
Parallèlement, et de plus en plus fréquemment des établissements sous contrat piétinent les droits élémentaires et la dignité des enseignants. Ils mettent en place des conditions de travail qui dégradent leur santé et bafouent l’égalité de traitement de leurs carrières.
Ces atteintes graves ne peuvent perdurer qu’en raison de l’indifférence voire de la connivence de certains rectorats :
- non respect des procédures administratives dans les commissions rectorales (réforme et discipline) ;
- dysfonctionnements graves entraînant le non paiement de plusieurs mois de salaires pour des personnels en grande difficulté par ailleurs ;
- refus répétés de rencontre avec le SNEIP CGT ;
- opacité entretenue des méandres administratifs rectoraux ;
- refus injustifié de prise en compte de demandes de protection d’un agent public conduisant à la mise en danger de sa vie •maltraitance organisationnelle (multiplication de rendez‐vous médicaux inappropriés, informations contradictoires, suspicion systématique, pressions, déni de réalité etc)
Ce ne sont là que quelques exemples de ce que nous avons relevé au rectorat de Nice depuis 5 ans, des situations analogues sont à déplorer ailleurs, comme par exemple à Reims ou encore à Grenoble.
Le rectorat de Nice n’est pas le seul fautif. Mais dans le suivi de Betty Attal, enseignante en primaire exerçant depuis 29 années et n’ayant pas rencontré de difficultés particulières dans son travail jusqu’à sa prise de fonction en 2006 à l’école primaire Kerem Menahem, le SNEIP‐CGT a constaté à une escalade intolérable.
Parce que Mme Attal a refusé de baisser la tête et de se taire, et que le rectorat régulièrement alerté n’a pas pris la mesure de la gravité de la situation, ce qui au départ ne relevait "que" de problèmes de communication entre une direction et une enseignante devînt peu à peu une campagne organisée de dénigrement et de pressions contre cette seule enseignante.
L’engrenage est enclenché : organisation d’une pétition de parents contre l’enseignante, accusations ubuesques de personnels de la direction ou ayant des liens de parenté avec celle‐ci sont portées, pressions exercées sur les personnes qui refusent de "hurler avec les loups", tentative de pression médiatique…
L’enseignante est laminée par ce rouleau compresseur mais surtout désespérée de l’attitude d’un rectorat complaisant, voire complice. Ainsi, il ne se contente pas de lui opposer un silence coupable, mais il la met finalement en accusation et la condamne, sans jamais lui donner l’occasion de s’expliquer. Les conséquences sur la santé physique et morale de l’enseignante sont dramatiques puisqu’elle en arrive à attenter à ses jours.
Le SNEIP‐CGT soutient cette enseignante, il demande à ce que les droits de Mme Attal soient respectés, que toute la lumière soit faite, et que toutes les responsabilités soient pointées dans cette affaire, tant au rectorat que dans l’établissement. Même si, dans le cas d’espèce, on assiste à une dramatisation paroxystique, compte tenu du traitement local de cette affaire, sur fond de black out médiatique et judiciaire, la situation de Mme Attal apparait comme un condensé des collusions entre l’administration publique et les établissements privés, en marge de la légalité.