Empêcher un nouveau recul sur les retraites
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Vous pourrez lire ci-dessous de larges extraits du tract de juillet de nos camarades de la CGT Renault Cléon.
LE 10 SEPTEMBRE PROCHAIN EN GRÈVE ET MANIFESTATION
TOUS ENSEMBLE POUR BÂTIR LE RAPPORT DE FORCE INDISPENSABLE AU RETRAIT DE LA NOUVELLE RÉFORME DES RETRAITES
Pour ce gouvernement, exactement comme pour ceux qui l’ont précédé, voilà qu’on nous ressort l’argument utilisé à chaque contre-réforme, depuis 1993 : on vit plus vieux, on doit donc travailler plus longtemps ! En oubliant au passage les 5 millions de chômeurs, le recul de l’espérance de vie en bonne santé… et surtout le fait que la productivité et les profits ne cessent d’augmenter.
L’autre argument, c’est que ce serait le seul moyen pour trouver 20 milliards d’euros d’ici 2020 afin de “ sauver ” notre système de retraites par “ répartition ”, dont tout le monde admet quand même la supériorité sur tous les systèmes par “ capitalisation ”.
Mais 20 milliards, c’est exactement le montant du “ cadeau ” qui va être distribué aux entreprises par le gouvernement sous forme de “ crédit d’impôt”, au nom de la “compétitivité”, début 2014. Et 20 milliards, c’est encore moins du tiers des 60 à 80 milliards d’euros dont le budget de l’état est privé chaque année, en raison de la fraude fiscale des plus riches.
En clair, nul besoin d’allonger la durée de cotisation pour trouver l’argent nécessaire au financement de notre protection sociale. Il suffit d’avoir un peu de courage politique et d’aller le chercher, là où il coule à flots, malgré la crise.
L’ALLONGEMENT DE LA DURÉE DE COTISATIONS N’A PAS POUR OBJECTF DE FAIRE TRAVAILLER PLUS LONGTEMPS ELLE NE VISE QU’À FAIRE BAISSER LE NIVEAU DES PENSIONS !
Pour partir à la retraite, il faut réunir simultanément 2 conditions :
- avoir atteint l’âge “ légal ” du départ, qui sera de 62 ans en 2017 (salariés nés en 1955) au lieu de 60 ans en 2010 (salariés nés en 1950)
- avoir cotisé pendant 41,5 ans (166 trimestres) pour ceux et celles nés à partir de 1955.
Dans la réforme qu’il présentera au parlement à la mi- septembre, le gouvernement envisage de porter cette “ durée de cotisation ” à 43 ans (172 trimestres), voire à 44 ans (176 trimestres), alors que déjà, en France, un salarié sur deux est sans emploi lorsqu’il atteint l’âge de la retraite.
En Allemagne où l’âge de la retraite va passer de 65 ans en 2010 à 67 ans en 2030, 17% seulement des salariés travaillent encore quand ils arrivent à l’âge de la retraite.
L’allongement de la durée de cotisation - soi disant indispensable - ne servira donc pas à maintenir au travail les plus anciens plus longtemps. Il ne servira qu’à augmenter de façon catastrophique le nombre de ceux et celles qui ne pourront pas “ cotiser ” tous les trimestres indispensables pour avoir une retraite entière (50% du salaire moyen d’activité, calculé sur les 25 meilleures années de travail).
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’aujourd’hui, la durée moyenne des cotisations validées n’est que de 37 ans !
Pour ceux qui n’auront pas les moyens de réunir tous les trimestres nécessaires, la pension versée par la Sécurité sociale pourra être affectée par une minoration (“décote") pouvant atteindre jusqu’à 25% de son montant pour 5 ans de cotisations manquants (20 trimestres). Pour ceux-là, c’est la perspective d’une pension de 37,5% du salaire au lieu de 50% !
Résultat : après avoir dû subvenir de plus en plus tard aux besoins de nos enfants sans travail, nous devrons prochainement subvenir aux besoins de nos parents et beaux-parents, dont les moyens de subsistance sont appelés à s’effondrer, avec ces “ réformes ” successives.
REFUSONS DE CONFONDRE ALLONGEMENT DE LA DURÉE DE VIE ET ESPÉRANCE DE VIE EN BONNE SANTÉ
De 1994 à 2009, l’espérance de vie à 60 ans a progressé de 2 ans pour les femmes et de 2,5 ans pour les hommes. Mais dans le même temps, la durée de cotisation a augmenté de… 2,5 ans (10 trimestres). La totalité du gain a donc été absorbée par l’augmentation de la durée de cotisation !
De plus, si l’espérance de vie augmente, elle est profondément inégalitaire. Dans la revue de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, des chercheurs montrent que, “ à 50 ans l’espérance de vie des professions les plus qualifiées atteint 32 ans pour les hommes, soit près de 5 ans de plus que celle des ouvriers ”.
Dans le même temps, l’espérance de vie en bonne santé ou sans incapacité diminue depuis plusieurs années. Ce qui a forcément à voir avec la dégradation des conditions de travail et le développement de la souffrance au travail.
Alors, nous avons toutes les raisons pour refuser et mettre en échec ce nouvel allongement de la durée de cotisation.
LA RÉFORME EN PRÉPARATION AMPLIFIE LES RÉFORMES PRÉCÉDENTES. C’EST INACCEPTABLE !
Depuis 1993, les gouvernements successifs ont imposé 6 grosses contre-réformes :
- allongement de la durée de cotisation, de 37,5 années avant 1993 à 41,5 ans pour les personnes nées à partir de 1955, avec la réforme de 1993
- prise en compte des 25 meilleures années de salaires(au lieu des 10 meilleures avant 1993), dans le calcul de la pension Sécurité sociale. Encore avec la réforme de 1993. Ce qui a eu pour effet de prendre en compte de très mauvaises années dans le calcul du “ salaire moyen”, surtout pour les femmes et les travailleurs à temps partiel. indexation des pensions de retraite versées sur les prix et non plus sur les salaires, toujours avec la réforme de 1993. Les prix ayant évolué moins vite que le salaire moyen, les pensions de retraite ont perdu de leur valeur relative. Résultat : depuis 1992, les pensions n’ont progressé que de 40,9% quand le salaire moyen a progressé de 66,41%. Soit un manque à gagner énorme pour les retraités.
- instauration de la “ décote ” pour les salariés partant à la retraite sans avoir cotisé tous leurs trimestres (et de la surcote pour ceux travaillant au-delà de l’âge légal de départ à la retraite).
- baisse du rendement (rapport entre la pension versée et la cotisation versée) de la retraite complémentaire ARRCO (régime pour l’ensemble des salariés du privé). Son rendement est passé de 9,6% en 1990 à 6,6% en 2009. A cela vient de s’ajouter, depuis cette année et pour les prochaines années, la mise en place d’une évolution de la pension versée qui se fera en dessous de l’inflation.
- recul de 60 à 62 ans de l’âge de départ en retraite (et de 65 à 67 ans de l’âge permettant de percevoir une pension sans décote, pour ceux et celles qui ont travaillé mais qui n’ont pas tous leurs trimestres de cotisation), avec la réforme de novembre 2010. Pourtant, la majorité des salariés sont au chômage à 60 ans, ce qui fait que cette “ économie ” pour les caisses de retraite… augmente les dépenses de l’assurance chômage !
IL EST URGENT D’AGIR POUR :
- le retour du droit à une retraite complète à 60 ans,
- le départ anticipé dès 55 ans pour les salariés ayant subi des travaux pénibles, avec une retraite complète, sans décote ni abattement
- le retour aux 37,5 années de cotisations pour ouvrir le droit à une retraite complète
- la validation des années d’étude et des périodes de précarité subies
- une retraite qui garantit un taux de remplacement à hauteur de 75% minimum du salaire d’activité, indexé sur le salaire moyen et pas de pension inférieure au SMIC revendiqué par la CGT (1 700 euros)
- un retour à un calcul de la pension sur les 10 meilleures années pour les salariés du privé, ainsi qu’à une indexation des salaires portés au compte sur le salaire moyen
- soumettre à cotisations tous les éléments de rémunération (intéressement, participation aux bénéfices…) pour qu’ils constituent des droits pour la retraite à venir.
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