Apprentissage : Hollande, Monsieur Plus !
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Lors de la Conférence sociale du 21 juin, François Hollande en a rajouté une couche.
Non content de réaffirmer l’objectif de son gouvernement, qui est de porter à 500 000 le nombre d’apprentis (une augmentation de plus de 10 %), il a indiqué qu’il souhaitait que les contenus des diplômes délivrés aux apprentis soient élaborés avec les entreprises qui "contribueraient à la définition du programme de formation d’un jeune en alternance".
La CGT a immédiatement réagi par l’intermédiaire de Catherine Perret, Secrétaire nationale de la CGT en charge de la formation professionnelle :
"La CGT sera très ferme là-dessus, car cela met en cause les certifications nationales, cela ressemble à unedemande du patronat qui veut se fabriquer une main d’œuvre non classifiée, main d’œuvre qui ne pourra pas transférer ses compétences dans une autre entreprise".
Le patronat n’a jamais accepté d’être dépossédé d’une maîtrise totale des
contenus de la formation professionnelle. L’intégration des centres de formation professionnelle au sein même de l’Éducation nationale, au début des années 50, s’est faite avec un rapport de force obtenu à la Libération et contre la volonté des patrons. Le gouvernement, aujourd’hui, serait-il prêt à accéder à leur demande ? La politique de développement à tout va de l’apprentissage en est un signe inquiétant. Le caractère national des diplômes professionnels, CAP, BEP, Baccalauréat professionnel est aujourd’hui menacé par l’imposition du CCF. Si demain c’était le contenu même de ces diplômes qui était remis en cause, cela serait une attaque frontale contre l’exigence, que porte la CGT, de reconnaissance des niveaux de qualification professionnelle dans les conventions collectives.
Mixité des publics, mixité des parcours, création d’UFA (Unité de Formation en Apprentissage) au sein des lycées de métiers, mise en place dans chaque académie d’un campus des métiers et des qualifications avec l’obligation d’un parcours incluant l’apprentissage..., tout s’organise pour concurrencer la formation professionnelle initiale sous statut scolaire.
Pourtant, depuis plus de 60 ans, elle a permis la formation professionnelle de millions de salariés.
L’École est un enjeu central, pour nous comme pour le capitalisme. Les libéraux
veulent en faire un secteur marchand comme un autre, les enjeux idéologiques et
économiques sont énormes.
Récupérer complètement le marché de la formation professionnelle pour le modeler en fonction de ses seuls intérêts est un objectif clairement affiché du MEDEF. Si le gouvernement est prêt à l’aider, les personnels de l’Éducation et la CGT feront tout pour l’en empêcher.
Article extrait du dernier numéro de notre publication nationale Perspectives