Acte III de la décentralisation – Un pas de plus vers la régionalisation de l‘enseignement professionnel
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Initié par Nicolas Sarkozy, le projet d’un acte 3 de décentralisation est repris par François Hollande.
Finalement divisé en trois parties, pour des raisons de prudence dans la perspective des élections municipales de 2014, le deuxième volet de ce projet fait des régions des acteurs majeurs de la politique menée en faveur de l’emploi et de la jeunesse en les rendant pleinement compétentes en matière de formation professionnelle et d’apprentissage et en leur conférant un rôle de coordination et d’animation du service public de l’orientation.
"La région élabore le contrat de plan régional de développement de l’orientation et des formations professionnelles".
Ce contrat de plan définit, sur le territoire régional et notamment par bassin d’emploi, les objectifs en matière de filières de formation professionnelle initiale et continue compte tenu de la situation et des objectifs de développement économique du territoire.
La région aura donc la maîtrise de la carte des formations.
L’appel à projets pour la mise en place de « campus des métiers et des qualifications » lancé par la lettre du 6 mai participe à cette même logique : présenter l’enseignement professionnel comme un atout pour le redressement productif de la France et asservir l’offre de formation aux besoins immédiats et à court terme du patronat local qui plus est !
Cette logique aura à coup sûr des conséquences désastreuses sur l’orientation, les conditions d’études et la poursuite d’études des jeunes.
Comment envisager de regrouper dans une même classe des élèves et des apprentis quand on sait que les uns seront payés et que les autres ne le seront pas ? Bonjour la motivation…
Quel impact sur nos conditions de travail ? Comment mettre en place des progressions quand les uns seront présents une semaine sur deux et les autres en formation 6 à 8 semaines par an ? Quelle pédagogie pour quelle efficacité ?
Il est donc plus qu’urgent de nous mobiliser dès à présent pour faire entendre nos revendications et refuser ces pratiques qui remettent en cause le caractère national de la formation initiale et accélèrent le démantèlement du Service public d’éducation de la voie professionnelle !