L’ESPE de Rouen victime collatérale de l’austérité et de la spéculation immobilière
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L’année dernière, l’Université de Rouen et le Conseil régional ont décidé de transférer dans les locaux de l’ex-IUFM (devenu ESPE) l’Institut du Développement Social, qui forme les travailleurs sociaux.
Jusqu’à présent, l’IDS était installé à Canteleu et – volontairement – les locaux n’ont pas été rénovés et se sont fortement dégradés. Le transfert de l’IDS va permettre d’utiliser l’espace qu’il occupe pour construire de nouveaux lotissements dans une commune où il ne reste plus de terrains à bâtir.
De son côté, l’Université de Rouen cède une partie de ses locaux avec un objectif purement budgétaire : elle cherche à réduire encore son budget de 10% et cela lui permet ainsi de réduire ses coûts de fonctionnement.
Le problème est que les locaux de l’ex-IUFM ne peuvent accueillir que 1 500 usagers et que l’ESPE accueille 1 000 étudiants et l’IDS également 1 000 étudiants. Déjà actuellement, les locaux sont saturés et les salles de formation sont bondées avec certains étudiants n’ont pas de tables et de chaises. Pour « remédier » à cette surpopulation (créée de toutes pièces par la décision de l’Université et de la Région), il est prévu d’installer des préfabriqués pour organiser les cours.
Face à cette situation, les étudiants qui préparent leur Master se sont mobilisés hier, toute la journée, en bloquant les locaux de l’ESPE. Le Président de l’Université, venu sur les lieux, a été vertement pris à partie par les étudiants.
L’austérité budgétaire qui frappe l’Université se traduit aussi par une réduction drastique des formations. Non seulement l’Université refuse de former les étudiants préparant le PLP de Lettres-Histoire mais également en réduisant de façon massive le nombre d’heures dispensées dans les formations ouvertes. Globalement, cette année est marquée par une baisse de près de 50% du temps de formation. Par exemple, en physique-chimie, les étudiants en Master 1 reçoivent 400 heures de formation annuelle alors que la moyenne nationale est de 500 et que la formation est de 600 heures à Marseille. Cette baisse de l’offre de formation place également en difficulté des enseignants-chercheurs qui se retrouvent avec un service d’enseignement incomplet.
A cela s’ajoutent la mise en place d’une politique de « management » agressive contre les personnels. De nombreuses pressions psychologiques s’exercent sur des agents, et l’accord sur l’aménagement et la réduction du temps de travail de 2002 est également remis en cause. On cherche à imposer à tous les agents un temps de travail de 37 heures 30 par semaine, alors que l’accord permettait aux agents de choisir une quotité hebdomadaire entre 35 et 39 heures (cette dernière solution se traduisait par une semaine de congés supplémentaire).
Aujourd’hui, une réunion syndicale organisée par nos camarades de la FERC Sup a réuni plus de 35 personnels, dont de nombreux agents.
Les camarades vont non seulement saisir le CHSCT sur la question des conditions de travail, mais vont soutenir la lutte entamée par les étudiants et chercher à mobiliser également dans les autres UFR de l’Université.
Il est possible de gagner par la mobilisation de tous – non seulement étudiants mais également agents et enseignants – et de faire reculer la politique d’austérité de l’Université et du Conseil régional.