Revenir à nos fondamentaux : la solidarité, la lutte de classe, l’unité des travailleurs, la grève générale…
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Nous publions ci-dessous l’introduction à la Commission Exécutive de l’UL CGT du Havre du 17 octobre 2013 faite par Reynald KUBECKI, co-secrétaire général
Chers camarades,
Lundi 07 octobre, une délégation de 100 militants des syndicats des 3 UL du Havre, Harfleur et Lillebonne, s’est rendue devant l’assemblée Nationale, puis mardi 15, ce sont 3 000 personnes qui étaient rassemblées sur le parvis de la CCI du Havre, pour demander le retrait de la réforme Ayrault sur les retraites. Enfin, ces mêmes manifestants se sont rendus sur le site de Ceacom, pour soutenir les grévistes en lutte depuis 10 jours pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail.
Le soir même du 15, le vote solennel avait lieu à l’assemblée nationale. La réforme a été votée à 10 voix près, alors même que la majorité des salariés la rejettent.
Ce même jour, ce sont des dizaines de milliers de salariés et de retraités qui se sont mobilisés en France au travers de 151 manifestations, le plus souvent dans l’unité syndicale.
L’actuel gouvernement n’a rien à envier des décisions que prenait le gouvernement sarkozyste. On peut parfois même considérer qu’il fait pire, en témoigne les lois antisociales et les mauvais coups portés depuis :
- L’ANI,
- Le refus de voter la loi d’amnistie pour les syndicalistes,
- Le gel des salaires des fonctionnaires et du SMIC,
- La baisse des subventions aux collectivités locales, ayant un effet sur l’emploi et le maintien des services publics,
- La hausse des énergies, de la TVA,
- Les crédits d’impôts aux entreprises,
- L’abandon des sites industriels (Petroplus, Fralib, Arcellor, Renault, PSA, Gad, Good Year…)
- L’abandon des nationalisations,
- La continuation de la suppression de postes de fonctionnaires par milliers,
- L’entérinement de la réforme des retraites Fillon,
- Et maintenant cette nouvelle réforme Ayrault…
- Et l’on pourrait en ajouter encore…
Sans vouloir charger la mule, je pense que notre confédération n’est pas assez offensive pour contrer toutes ces attaques, voire même trop complaisante envers le gouvernement…
Ici au Havre, nous commençons à voir des salariés qui pâtissent des effets de l’ANI et de cette idéologie désespérante que nous impose le gouvernement actuel. Les salariés des petites entreprises, ceux qui vivent l’exploitation capitaliste la plus sauvage, nous les voyons régulièrement aux permanences juridiques. Souvent, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive…
Depuis quelques années, le fossé se creuse de plus en plus entre notre confédération et ces salariés laissés pour compte…
Je pense que nous avons délaissé nos principes essentiels : la solidarité, la lutte de classe, l’unité des travailleurs, la grève générale…
Il est urgent que la CGT toute entière, revienne à ses fondamentaux. Notre Union locale est toujours dans la ligne de la charte d’Amiens, dans les principes d’un syndicalisme de combat de classe.
Nous considérons que le réformisme des autres syndicats et vers lequel va depuis quelques années la CGT, est une orientation de notre confédération qui nous inquiète, a plusieurs titres :
- Car elle ne va pas dans le sens d’une vraie défense des intérêts des travailleurs,
- Elle n’aide pas à obtenir de véritables nouvelles conquêtes sociales,
- Elle conforte l’idée que nous ne pouvons lutter contre le capitalisme, et que les patrons sont et seront toujours les plus forts,
- Elle affaiblit le syndicalisme et démoralise les salariés par son immobilisme…
Les idées du front national entrent tranquillement à la CGT, ce qui est un frein pour l’action syndicale et source de division. Nous devons tous en être conscients.
Nous devons le combattre activement en proposant des journées d’étude et d’information sur l’histoire du mouvement ouvrier, par des rappels de principe fondateur de la CGT, ainsi que par l’explication critique des positions du front national.
Pour revenir au dossier retraites, ce projet de loi, voté par l’Assemblée nationale, doit
maintenant être examiné par le Sénat. Rien n’est donc joué à l’heure qu’il est. Je vous invite à réfléchir à de nouvelles initiatives à mener au Havre pour demander l’abandon
de cette réforme.
Merci.