Un même métier, une rémunération et une carrière différentes...
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Actuellement les passerelles pour aller du MAAF vers le MEN sont quasi impossibles alors qu’elles sont envisagées dans l’autre sens. En favorisant ces passerelles de façon concrète, la loi favoriserait les transferts de compétences entre les deux ministères, les évolutions professionnelles et la mobilité géographique des enseignants...
Il n’y a pas d’obstacle dogmatique, au moins pour les matières générales, à des passerelles entre le MEN et le MAAF. Ce ne sont que quelques lignes de décret qu’il convient de mettre en place !
Entre les enseignants du public et ceux du privé sous contrat, on constate des différences en matière de revenu net et de retraite Mais on constate aussi des différences entre les enseignants des établissements de l’Éducation Nationale et ceux de l’enseignement agricole. Si ces enseignants sont recrutés sur les mêmes diplômes et classés sur les mêmes échelles de rémunération, l’entrée dans le métier pour l’enseignement agricole privé n’est toujours pas, prioritairement, celle du concours !
Au sein du Ministère de l’agriculture, il faut différencier les enseignants contractuels d’Etat et ceux qui dépendent uniquement du droit privé. (Un établissement privé agricole peut embaucher un enseignant sans contrat d’Etat et ceci dans une limite de 15% de sa DGH). Les grilles de rémunérations de ces derniers relèvent d’une convention collective et sont inférieures à celles de l’Etat.
Pas de passerelle entre le MAAF et l’EN
Il est impossible à un enseignant de l’agricole qui le souhaiterait de muter dans un établissement de l’EN avec maintien de traitement. Alors qu’un enseignant de l’EN peut être détaché dans l’agricole tout en conservant ses avantages, la faute aux décrets de l’éducation nationale qui n’ont pas été mis à jour à l’occasion de la Loi Rocard en 89.
Un enseignant de matières générales comme le Français, l’Anglais, l’EPS ou les maths est-il si différent qu’il dépende d’un ministère ou de l’autre ? Il a suivi la même formation et répond aux mêmes exigences du métier. Aucun argument n’est justifiable pour défendre cette situation.
« La CGT se bat pour que le passage d’un ministère à l’autre soit possible sans modification de carrière »
Une ancienneté non reconnue
Un enseignant qui souhaite, par choix ou par contrainte, quitter l’agricole repart de zéro. Ses années d’ancienneté ne sont pas prises en compte, ce qui n’est pas vrai dans le sens inverse ! On l’a malheureusement constaté dans de nombreux cas ces dernières années où la réduction massive de postes a produit des licenciements d’enseignants de droit public. Dans certaines régions, des dérogations ont permis à quelques-uns de retrouver un poste à l’EN, notamment en Bretagne, mais ils ne conservaient pas leur ancienneté
Pas de concours dans certaines disciplines
Dans l’agricole, il existe très peu de concours. Ils sont quasiment inexistants pour les disciplines d’enseignement général et il n’y en a jamais en EPS par exemple. Les conséquences pour le déroulement de carrière sont considérables.
« Sur l’ensemble d’une carrière le manque à gagner est considérable et bien évidemment le montant de la retraite sera moindre »
De par ce manquement de l’administration, un enseignant peut faire presque la totalité de sa carrière en catégorie 3 (échelle de rémunération d’AECE). Sur l’ensemble d’une carrière le manque à gagner est considérable et bien évidemment le montant de la retraite sera moindre. Le Ministère justifie de ce peu de concours par le faible nombre d’enseignants au MAAF par rapport au MEN et que toute organisation de concours est difficile et coûteuse.
La CGT propose que soient organisés des concours communs avec le MEN
Une évolution de carrière plus lente
De par l’absence de concours, un enseignant de l’agricole ne peut espérer une progression de carrière que par liste d’aptitude. De ce fait, la grande majorité des enseignants en poste à ce jour le sont en catégorie 3 et y restent de nombreuses années.
A l’intérieur même d’une catégorie, l’avancement, qui se fait comme au MEN (ancienneté, choix et grand choix), est lent. Il n’est déterminé que par la note administrative du chef d’établissement. Il n’y a pas de note pédagogique dans l’agricole. L’avenir d’un enseignant ne dépend que de la volonté du chef d’établissement qui, de ce point de vue, a une totale maîtrise de la carrière d’un professeur. La différence de rapidité d’avancement entre une carrière au « grand choix » et une autre à « l’ancienneté » est de l’ordre de 10 ans : ce n’est pas rien !
La CGT demande la résorption de la catégorie 3
La CGT, défend un seul service public d’éducation et demande des passerelles concrètes entre public et privé, sans différence entre MEN et MAAF :
- l’organisation de concours commun public-privé et MEN-MAAF pour toutes les disciplines générales et a minima de concours communs dans le privé agricole et éducation nationale
- l’ouverture du mouvement MEN ↔ MAAF pour toutes les disciplines communes au moins dans la famille de l’enseignement privé avec reconnaissance de l’ancienneté,
- la possibilité de compléments horaires en cas de réduction des heures contrat dans tous types d’établissements ou des besoins existent,
- le passage d’un ministère à l’autre avec reconnaissance du corps et de l’échelon atteint sans aucune discrimination