CTA du 15 novembre : faire le bilan de la rentrée ou le déposer ?
popularité : 5%

Déclaration de la CGT Educ’action
Ce CTA va examiner le bilan que les services du Rectorat font de la rentrée 2013, première rentrée réellement préparée par le Ministre Peillon.
Au-delà des abondantes statistiques, le constat des personnels est assez simple et prévisible : peu de changement voire aucun ! Les réformes destructrices du quinquennat Sarkozy restent en place, les conditions de travail continuent de se dégrader, les salaires sont bloqués et le niveau de vie des personnels est en baisse constante, les garanties statutaires sont menacées, ...
A cette continuité s’ajoute la question des rythmes scolaires. Là encore, nous n’allons pas nous appesantir sur le sujet : la grève largement suivie hier dans les écoles suffit à montrer l’ampleur de la catastrophe et les attentes des personnels de l’Education nationale et des communes.
Nous n’en ferons pas la liste exhaustive mais nous constatons qu’un certains nombres de projets gouvernementaux font planer de lourdes menaces pour les personnels. Nous nous contenterons de pointer deux sujets :
Le Ministère souhaite remettre en cause les statuts des enseignants, en annualisant tout ou partie de leur service, et en modifiant leurs missions. Nous rappelons notre totale opposition à une quelconque « redéfinition » du service. Il doit demeurer défini en maxima hebdomadaires de service, telle que c’est aujourd’hui le cas dans le décret de 1950 et le statut des PLP.
Sans être devin, nous savons que la « concertation » autour de l’éducation prioritaire a pour principal objectif de légitimer la politique de coupes budgétaires poursuivie par le gouvernement. Il s’agit d’une réflexion à budget constant. Un grand nombre d’établissements et d’écoles risquent de sortir du dispositif, les lycées sont rayés de l’éducation prioritaire, l’importance des effectifs par classe est volontairement minorée. La CGT Educ’action revendique une véritable relance de l’éducation prioritaire, ce qui passe par la baisse sensible du nombre d’élèves par classe, des recrutements à la hauteur des besoins, la disparition du dispositif ECLAIR, …
Enfin, nous souhaitons nous arrêter sur la question de l’enseignement professionnel.
Notre académie accueille un « campus des métiers et des qualifications » à Fécamp. Les discours qui entourent l’ouverture des premiers campus des métiers nous montrent que leur objectif consiste essentiellement à permettre aux entreprises d’utiliser les infrastructures des établissements publics pour former par apprentissage les jeunes mais aussi les salariés à leurs besoins spécifiques. Ce dispositif tend à faire de la carte des formations un ensemble de réponses aux demandes ponctuelles et à court terme des entreprises. De plus, la mixité des parcours et des publics telle qu’elle est envisagée ne peut que fragiliser les formations professionnelles initiales sous statut scolaire et dégrader encore plus les conditions de travail des enseignants. La CGT Educ’action réaffirme à cette occasion son attachement à l’enseignement initial sous statut scolaire qui garantit la continuité de la formation professionnelle dispensée aux jeunes ainsi que leur niveau de qualification.
Par ailleurs, nous dénonçons la politique de fusions d’établissements, menée en toute opacité par le rectorat et la région, et dont le seul objectif est de supprimer à terme des postes. A Gisors, la fusion des lycées a été menée dans le dos des personnels, contre l’avis des représentants du LP. Au Havre, les collègues des lycées Schumann et Perret sont infantilisés par ceux qui refusent jusqu’au dernier moment de leur avouer que la fusion est engagée.
Nous dénonçons également le refus du rectorat d’ajuster les DHG des établissements dont les effectifs sont supérieurs aux prévisions. Encore une fois, le rectorat ne tient pas parole.
Nous dénonçons enfin la fermeture à l’Université de Rouen de la formation préparant au concours de PLP Lettres-Histoire. Cette décision du président de l’Université, a reçu l’aval de madame le Recteur. Il s’agit là d’une nouvelle marque de mépris à l’égard de l’enseignement professionnel, qui condamnera ceux qui souhaitent préparer ce concours à se diriger vers d’autres régions.
Pour conclure avec un sujet pleinement d’actualité, la CGT Educ’action rappelle que l’éducation est un droit pour tous les enfants sur le territoire français et un devoir pour l’État. Tous les jeunes installés en France doivent pouvoir y poursuivre leurs études et les terminer sans être exposés au risque permanent de l’expulsion et à une humiliante clandestinité. La loi doit changer et elle doit régulariser !