Absences des fonctionnaires : comment malinformer sur des rapports
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Les 9 et 10 décembre, Les Échos présentait (à sa façon) les résultats de deux études menées par un assureur privé (Sofaxis) sur les arrêts maladie, accidents de travail et maladies professionnelles dans la fonction publique territoriale et hospitalière [1]. L’occasion pour certains médias coutumiers du fait de s’acharner sur les fonctionnaires. Bref aperçu de la façon dont ils ont utilisé et instrumentalisé ces études pour les faire coïncider avec leur obsessions éditoriales et politiques.
Dans deux articles successifs, « Collectivités, hôpitaux : l’absentéisme a fortement reculé », « Hôpitaux, collectivités locales : le jour de carence a fait chuter l’absentéisme », le quotidien des affaires sous entendait que les fonctionnaires étaient des tire-au-flanc et escroquaient l’assurance maladie jusqu’à ce que le gouvernement Fillon les mette en face de leurs responsabilités (financières) en leur imposant en 2012 un jour de carence en cas d’arrêt maladie. Ces articles permettaient aussi opportunément au quotidien de Bernard Arnault de dénoncer la décision du gouvernement de supprimer ce jour de carence en 2014.
Les « révélations » des Échos étaient aussi du pain béni pour les médias qui ont fait de la chasse au fonctionnaire leur fonds de commerce, comme Le Figaro (« Hôpital : le jour de carence a fait chuter l’absentéisme de 40 % »), BFM-TV (« Les fonctionnaires moins absents avec un jour de carence), RTL (« Fonctionnaires : le jour de carence aurait largement fait baisser l’absentéisme »), Le Parisien (« Première baisse depuis 6 ans du nombre d’arrêts maladie des fonctionnaires »), ou Le Point (« Fonction publique : l’absentéisme en chute libre depuis l’instauration du jour de carence »).