Education nationale : Le plus opportuniste des employeurs
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- extrait de notre 4 pages Vie scolaire (janvier 2014)
Employée 6 années comme précaire dans des écoles... « Non renouvelée » sans préavis !
Quand une grande entreprise française licencie 2000 salariés d’un coup, ça fait quand même du bruit dans les médias. C’est pourtant ce qu’a fait l’Éducation nationale fin juin dans l’indifférence complète des médias nationaux qui relayaient au contraire les propos du ministre Peillon pour qui, soi-disant, la présence de plus d’enseignants et d’adultes encadrants était une priorité.
Courant juin, les 2000 assistants d’éducation qui travaillaient dans des écoles élémentaires et qui avaient signé un contrat de droit public d’un an renouvelable 5 fois, ont dû constater la suppression de leur poste pour la rentrée 2013. Leurs missions (appui à l’équipe éducative pour la mise en place du projet d’école, accès aux nouvelles technologies, animation d’activités culturelles, artistiques, sportives...) seraient désormais remplies par des futurs signataires de contrats CUI d’un an renouvelable 1 fois à raison de 20 h/semaine. Et les mêmes personnes restées sur le carreau ne peuvent pas y prétendre car elles doivent remplir les conditions de Pôle Emploi pour les CUI dont 12 mois de chômage.
Ça fait juste 30 ans que ça dure ! Depuis les premiers emplois jeunes, l’Éducation nationale se sert de ces emplois aidés qui sont censés « faciliter la réinsertion à l’emploi ».
Le problème c’est que ça fait longtemps que ces personnes n’ont plus besoin d’être réinsérées ! Depuis le temps, ces postes sont occupés par des gens de plus en plus diplômés, plus forcément jeunes, de plus en plus formés, avec une expérience plus ou moins longue dans les établissements scolaires. Le dispositif mis en place en attendant le vrai emploi est devenu un vrai emploi, complètement indispensable dans les écoles de ZEP, sous-payé et précaire mais tout le monde fait comme s’il ne savait pas, à commencer par l’institution. Comme s’il s’agissait encore d’aider ces gens à « se réinsérer dans la société », à « leur faciliter l’accès à l’emploi », « les faire se lever le matin », « leur mettre le pied à l’étrier » ! Alors que certaines personnes ont cumulé jusqu’à 10 ans d’expérience dans l’Education nationale à force de contrats renouvelés jusqu’au possible d’EVS, AVS, AED...
Mais la cerise sur le gâteau de l’indifférence a été constatée cet été : plusieurs collèges employeurs n’ont pas fait leur travail et n’ont même pas dépensé un timbre pour prévenir, par écrit (comme la loi le prévoit), les assistants d’éducation de leur non renouvellement de contrat. Ces derniers ont pris connaissance de leurs déboires par les syndicats courant juin !
Mal payés, peu respectés, précaires, et même pas informés quand on ne veut plus d’eux...
Il est plus que temps que ces emplois puisqu’indispensables, soient enfin reconnus, et donc pérennisés avec un véritable statut.