SEGPA : La mobilisation a payé
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L’an dernier, le Directeur Académique de Seine-Maritime avait tenté de supprimer la section Formation Qualifiante de la SEGPA du Collège Fontenelle de Rouen, avant de renoncer face à la mobilisation des personnels. Cette année, il remettait le couvert, cette fois-ci en s’attaquant à la Formation Qualifiante de la SEGPA du collège Paul Eluard à St-Etienne-du-Rouvray et à la SEGPA du collège Emile Zola de Sotteville-lès-Rouen. Ainsi le 6 février, les collègues de la SEGPA et des enseignants du collège Emile Zola de Sotteville-lès-Rouen étaient en grève. La distribution de tracts, une pétition qui a recueilli quelques centaines de signatures, la présence sur le marché de Sotteville et l’interpellation du Maire de Sotteville ont permis de peser fortement pour obtenir la levée de la mesure de suppression de postes sur la SEGPA.
Mais lors de l’audience intersyndicale (CGT Educ’action, FNEC-FP-FO, SE-UNSA et SNES/SNUipp-FSU) si le Directeur Académique confirmait qu’il n’effectuerait pas les suppressions de postes dans ces deux SEGPA, il annonçait aussi qu’il ne renonçait pas à prendre les mesures dans un avenir proche pour fermer les 11 Formations Qualifiantes des SEGPA et réactualiser les capacités d’accueil des SEGPA pour tenir compte de la baisse du nombre d’élèves en 6ème.
Pour la CGT Educ’action, si elles venaient à se confirmer, ces décisions iraient à l’encontre de la lutte contre le décrochage scolaire. En effet, après la casse des RASED dans le 1er degré, la réforme du bac professionnel le faisant passer de 4 ans à 3 ans, ces mesures attaqueraient ainsi le dernier dispositif d’aide aux élèves en grandes difficultés scolaires. De l’aveu même du Directeur Académique Adjoint, M. Gachet, les élèves issus de SEGPA réussissent mieux en LP que les élèves de 3ème. Évidemment, les pressions faites aux collègues de primaire contre le maintien dans le cycle, interdisent une orientation en SEGPA. Si certains peuvent réintégrer une 5ème SEGPA en fonction des places disponibles, la majorité d’entre eux poursuivent leur scolarité au collège jusqu’en 3ème. Ils peuvent être orientés vers un CAP en LP, mais pour beaucoup, les difficultés sont telles qu’il leur est difficile de compenser toutes ces lacunes accumulées parfois dès le CP !
La lutte contre le décrochage scolaire ne doit pas être un simple slogan du Ministre. Cela doit s’accompagner de décisions concrètes. Cela passe par le rétablissement des RASED, le maintien des SEGPA, la réaffirmation d’une vraie voie professionnelle permettant d’obtenir un bac professionnel en 4 ans.