RYTHMES SCOLAIRES : La territorialisation se précise
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La date limite pour les municipalités pour mettre en place l’organisation de la semaine scolaire pour la rentrée prochaine dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires était fixée au 31 janvier 2014. En effet, après la forte mobilisation du 14 novembre dernier initiée par la CGT Educ’action, FNEC-FP-FO et SUD Education, le Ministre avait repoussé la date initialement fixée le 30 novembre. L’objectif, non avoué, pour le Ministre était d’éviter d’afficher un taux trop important de municipalités qui refusaient de mettre en place la réforme. Durant deux mois, les DASEN et les IEN ont chercher à convaincre les Maires de présenter une organisation sans se préoccuper de ce qui se passe après la classe. Le but, afficher un taux de 90% de communes qui s’engagent dans la réforme des Rythmes scolaires, permettant ainsi d’affirmer qu’il n’y aura plus d’opposition !
Mais personne ne sera dupe de l’entourloupe.
Pour la CGT Educ’action, il n’est pas possible que le « bien de l’enfant » soit à ce point méprisé ! Dans la plupart des petites communes, notamment en milieu rural, il n’y aura rien de proposé après l’école. Tout au plus une augmentation de l’amplitude horaire de la garderie ! Cela montre bien que loin de régler les inégalités territoriales, dénoncées par la CGT Educ’action, cette réforme les a, au contraire, accentuées. Pour la CGT Educ’action, qui était opposée à la réforme Darcos, il est logique de revendiquer l’abrogation de la réforme Peillon. Cette réforme n’offre pas plus et mieux d’école aux élèves. Elle confirme la suppression des heures d’enseignement des élèves et ne restitue pas les 5000 postes de RASED. Elle maintient le principe de l’aide personnalisée (rebaptisée Activités Pédagogiques Complémentaires) au détriment de l’aide spécialisée. Cette réforme vise à développer non pas l’école mais le péri-éducatif avec le risque du transfert de certaines de nos missions et le recentrage vers le seul Lire, Ecrire, Compter du socle commun.
Alors que les enseignants sont déjà submergés de multiples réunions institutionnelles, le Maire de Rouen, le Préfet de Région de Haute-Normandie et le Directeur Académique ont signé une convention le 9 janvier dernier, dans le cadre du PEdT, qui précise dans son article 6 « La ville de Rouen et la DSDEN (Direction de Services Départementaux de l’Éducation Nationale) s’engagent à formaliser des temps d’échange et de transmission entre équipes éducatives et référents périscolaires afin de renforcer la cohérence éducative dans la prise en charge des enfants. Le volume horaire et la fréquence de ces temps de travail en commun sont fixés en lien avec les inspecteurs de l’éducation nationale. »
Précisons que près de 90% des organisations proposées par les municipalités étaient déjà possibles sous le décret Darcos. Force est de constater que peu d’écoles avaient depuis 2008 mis en place ces nouvelles organisations.
La contrainte budgétaire va une fois de plus renforcer les disparités entre les collectivités locales et par conséquent entre les élèves. Comment, alors que le Président vient d’annoncer son nouveau pacte de responsabilité qui fait un nouveau cadeau de 30 milliards d’euros au patronat sous forme de suppression de cotisations sociales de la branche famille, les CNAF auront-elles les moyens de financer cette réforme ? Comment, alors que le gouvernement cherche 50 milliards d’économie à faire, financera-t-il cette réforme ?
Pour la CGT Educ’action, l’urgence est de redonner la priorité à l’éducation nationale laïque, obligatoire et gratuite pour tous les élèves et non à une forme de désengagement de l’État vers les collectivités territoriales.