DHG Maupassant 2014 : Une belle mobilisation et des enseignements pour l’avenir

lundi 31 mars 2014
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Disons-le d’emblée, on ne peut pas parler de victoire à l’issue de plusieurs semaines de mobilisation contre la DHG du LGT Maupassant. Le bilan est maigre, quelques heures seulement ayant été arrachées. Des miettes. Alors, tout ça pour ça ? La prochaine fois, ça ne vaudra même pas la peine de se battre ? A la CGT Educ’ Action, nous pensons au contraire que la mobilisation est malgré tout un événement positif et que nous devons nous appuyer sur cette expérience pour construire des mobilisations qui débouchent à l’avenir sur d’authentiques victoires.

Fait important, malgré les attaques qui se succèdent depuis plusieurs années, les collègues ne sont pas résignés et ont montré une fois de plus qu’ils savent se mobiliser. L’immense majorité des collègues ont en effet participé activement aux actions proposées : grèves, freeze, rédaction et distribution de tracts, élaboration d’une page Facebook, concours de photographies décalées, etc. Les AG quotidiennes du midi ont été très bien suivies et toutes les actions ont été discutées, débattues et, quand c’était nécessaire, votées démocratiquement. Les collègues ont su également faire preuve de créativité pour populariser leur mouvement. Les flash mob/freeze ont été spectaculaires, elles ont permis de fédérer largement adultes et élèves et ont servi à relayer dans les medias locaux et les réseaux sociaux la juste indignation des collègues.

Pour autant, nous devons aussi tirer des enseignements de la mobilisation pour l’avenir. Un certain nombre de collègues pensent par exemple qu’une direction plus compétente et plus à notre écoute aurait permis d’éviter une DHG aussi catastrophique. A la CGT Educ’ action, nous pensons au contraire qu’il ne faut pas se faire trop d’illusions à cet égard. Un(e) chef d’établissement plus revendicatif à l’égard de sa hiérarchie aurait peut-être permis d’atténuer un tout petit le choc mais pas tellement plus, surtout quand la baisse excède les 70 heures d’enseignement. Il ne faut rien attendre d’un éventuel proviseur « sauveur » mais au contraire apprendre, nous enseignants et salariés de terrain, à compter avant tout sur nos propres forces. Notre force, c’est l’union la plus large et la plus déterminée pour résister aux décisions injustes et brutales en termes de suppression de postes, de conditions de travail et de qualité de l’enseignement.

De même, nous avons pu mesurer combien il ne faut pas attendre grand-chose du soutien des élus locaux. La députée locale a eu beau promettre l’obtention d’un nombre important d’heures, nous n’avons pas vu venir grand-chose sur le LGT et rien du tout sur le LP.

Par ailleurs, concernant les modalités de la lutte, les actions sympathiques, ludiques, festives, spectaculaires du type flash mob, freeze, occupations nocturnes ne peuvent à elles seules constituer une véritable alternative aux moyens d’action plus traditionnels. Ce qu’il faut au monde du travail dans le contexte actuel, et au monde de l’éducation en particulier, c’est retrouver une vraie combativité, celle qui permettrait de mettre un coup d’arrêt aux politiques de régression sociale qui se suivent depuis plusieurs décennies. Dans cette perspective, seules des grèves longues, déterminées et contagieuses permettraient de gagner. Les actions ludiques et alternatives peuvent être utiles dans un cadre de lutte qui privilégie la grève mais c’est une erreur de penser qu’elles peuvent nous dispenser de construire la grève.

A la CGT Educ’ action, nous pensons qu’il faut chercher à élargir la mobilisation et à nouer plus de contacts avec les personnels des autres établissements scolaires, comme nous avons essayé de le faire avec les personnels du collège Ferry. Croire qu’il n’y aurait que des problèmes locaux, des situations particulières, propres à chaque établissement, est à notre avis une erreur. Nous avons le même patron, l’Etat, et nous subissons la même politique, l’austérité. Il n’y a pas vraiment de problématique spécifique à Fécamp. Partout, on manque de postes d’enseignants, d’assistants d’éducation, de Copsy, d’infirmières, d’assistantes sociales, de personnels techniques des locaux, d’administratifs, etc. Partout, de nombreuses familles connaissent des difficultés pour vivre avec des moyens financiers suffisants, ce qui pèse sur la scolarité d’un grand nombre de jeunes. Partout, les enseignants se retrouvent démunis pour travailler correctement avec leurs élèves, toujours plus nombreux par classe.

Enfin, nous pensons également que, quel que soit le gouvernement ou la couleur politique des élus locaux et nationaux, les salariés devront continuer à se battre pour arracher de meilleures conditions de travail. Concernant les syndicats, ceux-ci ont un rôle important à jouer pour inciter les salariés à s’organiser démocratiquement dans les luttes qu’ils mènent. Nous ne sommes pas de ceux qui veulent se battre à la place des collègues, qui négocient pour eux ou qui privilégient le syndicalisme de service et de connivence. Nous défendons un syndicalisme combatif, indépendant du pouvoir et qui favorise l’organisation de l’action par les salariés eux-mêmes. Dans cette période de reculs sociaux, nous avons besoin de syndiqués qui ne baissent pas les bras et qui incitent leurs collègues à se prendre en main. Enseignants et syndiqués à la CGT, nous faisons également le choix d’un syndicalisme interprofessionnel et intercatégoriel et non d’un syndicalisme strictement enseignant.

Alors, des combats à mener, il y en aura d’autres. Mais si nous voulons gagner, il faut s’y préparer dès maintenant. Rejoignez-nous et syndiquez-vous. SYNDIQUÉS, NOUS APPRENONS À NOUS ORGANISER ET À NOUS DÉFENDRE COLLECTIVEMENT. REGROUPÉS ET UNIS, NOUS SOMMES PLUS FORTS.


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Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

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Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.