Salaires - Un état des lieux alarmant
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La situation des salaires, de la grille indiciaire et des déroulements de carrière dans la Fonction publique atteint des sommets dans le catastrophique. En dépit de la réforme de la catégorie C vantée et mise en œuvre par le gouvernement, au 1er février 2014, le salaire minimum de la Fonction publique ne se situe qu’à 1,2 % au-dessus du SMIC. L’agent recruté à ce niveau, au bout de 10 ans de carrière, verra son salaire net mensuel ne progresser que de 25 euros, en étant pourtant passé du 1er au 6ème échelon.
Guère plus mirobolante est la situation de la catégorie B puisque, au 1er février 2014 (toujours en conséquence de la réforme évoquée ci-dessus), son niveau de recrutement se situera à 2,8 % au dessus du SMIC et que, en 5 ans de carrière, le gain mensuel net sera inférieur à 50 euros.
Enfin, pour la catégorie A, le recrutement s’effectue à 11,5 % au-dessus du SMIC. Rappelons encore une fois qu’il se situait à 75 % il y a moins de 30 ans de cela.
Ce tableau est strictement éloquent. Il démontre que, alors que les qualifications se sont notoirement élevées, les salaires et les carrières sont en chute libre. C’est même à un véritable phénomène de précarisation auquel on est confronté lorsque que l’on sait que plus d’1 million d’agents a des traitements compris entre le SMIC et le SMIC + 5 % et que des dizaines de milliers d’entre eux, employés sur des temps incomplets imposés, ne perçoivent qu’une fraction du SMIC !
Cette situation est tout sauf le fait du hasard. Pour l’essentiel, elle est la conséquence d’une politique salariale qui fait augmenter la valeur du point moins vite que l’inflation. Depuis 1984, début de cette politique dite de « désindexation », la valeur du point a perdu 29 % par rapport à l’Indice des Prix à la Consommation. Mais, cette chute ne fait que s’accélérer ces dernières années. Ainsi, si de 1984 à 2006 inclus, le décrochage annuel moyen était de 1,17 %, depuis 2007 (l’élection de Sarkozy) et jusqu’à aujourd’hui, il est passé à 1,35 % par an. Et si on se concentre sur la période depuis laquelle le gel a purement et simplement été décrété (juillet 2010), la perte sèche est de 1,69 % par an.
Non seulement, nos salaires de base sont en chute libre et nos carrières sont écrasées, mais il faut également faire face à des ponctions supplémentaires. Ça a commencé, en 2005, par la mise en place du Régime Additionnel de la Fonction publique, système de retraite par capitalisation. Ce dispositif, hautement condamnable dans son principe, ôte en moyenne 1% du net à payer aux fonctionnaires par le biais de sa cotisation.
Depuis 2011, sous couvert d’équité avec les salariés du privé, nous devons faire face à une augmentation de la cotisation de pension civile qui, au début 2014, atteint déjà 1,08%. Depuis 2013, nouvelle majoration, au nom cette fois des carrières longues, qui, au 1er janvier 2014, atteint 0,15%. Et enfin, au titre de l’augmentation générale des cotisations salariales initiée par François Hollande et Jean-Marc Ayrault, c’est une nouvelle ponction de 0,06% qui est intervenue le 1er janvier 2014. Au total donc, ce sont 2,29% de prélèvements supplémentaires qui, en plus du décrochage de la valeur du point, viennent ponctionner notre pouvoir d’achat.
La CGT Educ’action 76 revendique :
- 300 € pour toutes et tous
- une grille unique pour tous les fonctionnaires et les non-titulaires
- le retour à un système d’indexation de la valeur du point sur l’inflation
- un déroulement de carrière sur 30 ans
- la suppression de la hors-classe
- un avancement identique pour toutes et tous réparti en 14 échelons sur un seul grade
- l’intégration des primes et indemnités dans le salaire afin d’être prises en compte pour les pensions