Salariés, retraités et privés d’emploi, paieront seuls la facture du « pacte de responsabilité » : agissons !
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- communiqué de la Ferc Cgt
Une fois de plus, le vote des français n’a pas été entendu : le premier ministre s’inscrit dans les orientations précédentes et amplifie les mesures qui contreviennent à une relance économique et sociale en France. Il confirme et aggrave l’offensive lancée contre le travail. Loin des promesses de 2012 et des discours trompeurs de sa majorité, le gouvernement continue de marcher dans les pas du MEDEF.
Le Premier ministre confirme l’austérité salariale dans le secteur public comme dans le secteur privé en réaffirmant « l’objectif de réduire de 50 milliards d’euros la dépense publique de 2015 à 2017 ». Dans le même temps il annonce, de façon précise, l’octroi de nouveaux milliards d’euros d’aides aux entreprises, sans (et c’est une habitude) contrôle ni engagement en termes d’emplois et de salaires.
Le plan d’économie dans les finances publiques est synonyme d’une baisse des capacités publiques d’intervention sociale et économique, et d’une réduction des services publics, de leurs missions et de leur qualité : cette recette se chiffre en millions d’emplois perdus en France et en Europe et par une augmentation sans précédent de la misère. C’est dangereux et inefficace, cela alimente les courants d’extrême droite qui menacent non seulement les libertés, mais aussi nos droits sociaux et nos traditions de solidarité.
Les discours démagogiques sur l’impôt, sur « les charges » se retrouvent à la fois dans les prises de paroles du gouvernement et dans celles que distillent les partis de droite en France.
Le transfert d’une partie des cotisations sociales vers la fiscalité au prétexte d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés modestes est un leurre : quel sens aura, pour une partie des salariés, une quarantaine d’euros en sus du salaire net si, dans le même temps, on baisse les prestations sociales, on réduit les services publics et on les rend plus chers ? Quel sens aura cette politique si les patrons et l’Etat continuent de faire baisser les salaires ? Augmenter le salaire sans augmenter le salaire Brut, c’est moins de sécurité sociale car la partie mutualisée sert à financer notre politique de santé et de solidarité comme l’avait voulu le Conseil National de la Résistance. Cette mesure constitue donc une attaque sans précédent contre la Sécurité Sociale et contre les salariés.
La baisse du sacro-saint « coût du travail » se renforce avec un nouveau cadeau de 30 milliards pour le patronat. Ces logiques du pacte dit « de responsabilité » conduisent notre économie sur la voie de la récession. « Zéro charge » pour les salaires payés au SMIC, c’est condamner des millions de salariés aux bas salaires. C’est empêcher que partout se négocient des salaires décents qui répondent aux besoins de la population.
Cette politique sous la pression de la BCE, du FMI et de la commission de l’UE (la Troïka), s’accompagne de réformes structurelles dans la fonction publique : les annonces faites en matière de gestion de la fonction publique (MAP), de décentralisation continuent de modifier profondément les conditions d’exercice et les missions de millions de fonctionnaires.
Dans l’enseignement supérieur et la recherche, au ministère de la Culture, les syndicats de manière très unitaire avaient plaidé pour des ministères de plein exercice. Si le ministère de la Culture a bien été conservé dans son périmètre d’origine, pour l’enseignement supérieur et la recherche, le double choix d’un secrétariat d’Etat et du maintien en poste de Mme Fioraso, est perçu négativement par les personnels : il faut dire qu’elle persiste et signe en disant qu’elle voit sa loi « comme une sorte de pacte de responsabilité ».
Au ministère de la jeunesse et des sports, qui a perdu dans son intitulé les références à l’Education Populaire et à la vie associative, l’intersyndicale qui a demandé le rattachement à un pôle éducatif et un véritable ministère n’a pas été entendue. C’est la conséquence d’une gestion calamiteuse de la politique de ce champ ministériel et d’un lobbying intensif du CNOSF (Comité national olympique et sportif français).
Le gouvernement, sous une apparence de « dialogue social » ne négocie en réalité qu’avec une partie des organisations : celles qui soutiennent sa politique et son pacte de responsabilité.
Seules les dynamiques initiées dans les mobilisations récentes permettent de redonner espoir. En dépit de leurs limites, les journées du 6 février et du 18 mars ont permis d’exprimer les aspirations du monde du travail. Le 12 avril, dans un autre contexte, des manifestations ont exprimé le refus de l’austérité et des cadeaux faits aux plus riches.
Le Premier Mai doit être un prochain rendez-vous d’action.
La FERC-CGT y portera notamment l’exigence :
- de l’augmentation des salaires, des pensions et des prestations sociales,
- d’une réelle évaluation, d’une remise à plat et d’un contrôle des aides publiques accordées aux entreprises,
- d’une autre répartition des richesses qui évalue réellement le coût du capital pour permettre un juste financement de la sécurité sociale et donc de la solidarité entre les salariés, les privés d’emploi et les retraités.
Le 15 mai, dans la fonction publique, nous appelons les salariés à être en grève pour les salaires, les emplois et les conditions de travail et contre le pacte de responsabilité.
Ces rendez-vous doivent s’inscrire dans des plans de luttes construits dans les services et les entreprises, ils doivent permettre de dynamiser un mouvement social majoritaire qui fasse entendre le monde du travail.