Collège : Une réforme en projet, une riposte à préparer
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Le collège a été le seul échelon du système scolaire qui n’a pas été « réformé » par les ministres de droite Darcos et Chatel. Leurs successeurs « de gauche » vont donc s’atteler à la tâche.
Les axes de la future réforme semblent se dessiner clairement : le socle commun pour les plus faibles et des "enseignements complémentaires" pour les autres. Ce qui est en projet est donc la liquidation du collège unique.
Là encore, derrière les arguments pédagogiques, se cachent de vulgaires calculs budgétaires : cela permettra de limiter le nombre d’heures d’enseignement et d’économiser les moyens d’enseignement qui y sont liés (en particulier les postes). Les élèves des milieux populaires – davantage touchés par les difficultés scolaires et condamnés au socle commun – sont considérés comme des dépenses inutiles.
Ce projet est également lourd de menaces pour les enseignants car il entend accentuer l’autonomie des établissements en terme d’horaires et de contenus. L’autonomie des établissements est déjà à l’œuvre dans les lycées depuis la réforme Chatel. L’accompagnement personnalisé (AP) est organisé librement par les établissements (avec pour seule contrainte 72h par an et par élève) et chaque lycée choisit les matières qui disposeront de dédoublements (il n’y a plus de seuils à l’exception de l’ECJS). Cela entraîne la mise en concurrence des disciplines et des enseignants pour savoir qui pourra enseigner dans les conditions les moins néfastes.
Cela se traduit également par une flexibilité accrue. Malgré la réglementation (et avec la bénédiction du rectorat), des chefs d’établissement annualisent une partie du service des personnels en arguant du fait que les textes définissent un horaire annuel pour élèves.
Comme hier sous la droite, il n’y a rien attendre d’une « réforme » du collège. Il n’y a rien à négocier avec un gouvernement qui ne fait que décliner à tous les niveaux une même politique d’austérité et de liquidation des garanties collectives. C’est sur le terrain de la lutte qu’il faudra riposter.