Un nouveau « socle » pour une même politique

lundi 29 septembre 2014
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La loi Fillon de 2005 a créé le « socle commun de connaissances et de compétences » basé sur cinq « piliers », auxquels en ont été ajoutés deux autres dès 2006. L’actuel gouvernement a repris à son compte ce principe rebaptisé « socle commun de connaissances, de compétence et de culture » et a redéfini cinq « domaines de formation ».
Nous avons critiqué de manière sévère et sans relâche le « socle » Fillon mais force est de constater que ses cinq premiers piliers avaient au moins un caractère disciplinaire. La version 2014 fait passer à la trappe toute référence aux disciplines enseignées.

Au-delà de ce changement cosmétique, c’est une même logique qui anime les deux versions du « socle ». L’ancien comme le nouveau ont des objectifs purement économiques :

  • réduire le coût de l’éducation en réduisant les enseignements au minimum pour la majorité des élèves issus des milieux populaires ;
  • répondre aux demandes du patronat qui souhaite substituer aux qualifications reconnues dans les conventions collectives des « compétences » définies par le seul employeur.

Nous ne sommes donc pas de ceux qui jugent le socle new look comme un « projet perfectible », « un changement de conception qui va dans le bon sens » ou « un texte progressiste ».
Le concept même de « socle » est condamnable. Il est surtout utilisé comme un levier pour accentuer encore le ravalement de l’école au service du patronat. Il se réduit à des "apprentissages" utilitaristes visant une meilleure employabilité des élèves issus principalement des classes populaires. Cela renforce encore une école à deux vitesses !
L’instrument de sa mise en œuvre, le livret personnel de compétences, dissout les savoirs par un émiettement de l’évaluation. Conformément à l’idéologie du management, ce n’est plus la connaissance qui est évaluée, mais des "compétences" parcellaires de l’individu dans un cadre normatif. La réduction annoncée du nombre d’items n’est qu’une concession en trompe l’œil, de pure forme, qui ne change rien au fond.

Au-delà du renforcement du tri social à l’école, le « socle » est également un outil pour dégrader les conditions de travail des personnels. Les enseignants voient se multiplier les réunions et tâches diverses. Même l’Inspection générale l’a reconnu dans un rapport d’août 2012 sur le livret de compétences : « la mise en place du socle et ses conséquences pédagogiques ont été la plupart du temps présentées comme très chronophages car tributaires d’un travail collectif difficilement compatible avec les contraintes et les conditions réelles de travail des enseignants ». Cela était également prévu par le rapport du député Grosperrin de 2010 qui jugeait qu’ « un enseignement et une évaluation par compétences imposent aux professeurs de mener un travail de coordination considérable » et proposait « une piste prometteuse […] allonger le temps de présence des enseignants du second degré dans les établissements, en incluant dans leur mission, aux côtés des heures de cours, qui ne seraient pas augmentées, mais diminuées, les tâches liées à la coordination pédagogique, aux travaux en petits groupes, à l’accueil des parents, à l’orientation, aux activités culturelles et artistiques, au tutorat des enseignants débutants, etc. » (proposition suivie d’un exemple de temps de service de 24 heures hebdomadaires).
Le « socle » s’inscrit donc dans les projets des gouvernements de droite comme de gauche pour détruire le statut des enseignants et pour alourdir la charge et le temps de travail (comme le permettra le décret Peillon-Hamon).

C’est pourquoi nous réaffirmons qu’il n’y a rien à défendre et à gagner dans la concertation mise en œuvre par le Ministère. Les demi-journées banalisées ne sont qu’une caution pour justifier un projet dont les grandes lignes et même les détails sont déjà écrits.


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Brèves

Mouvement 2019 des personnels ATSS :

samedi 22 décembre 2018

Mouvement inter-académique des AAE et des SAENES :
La saisie des voeux doit se faire du 11 décembre 2018 au 8 janvier 2019. La CAPN des SAENES aura lieu le 19 mars 2019, et celle des AAE le 21 mars 2019.

Mouvement à gestion déconcentrés ADJAENES
la pré-inscription se fera du 10 janvier 2019 au 7 février 2019. Le reste du calendrier sera en fonction des académies demandées.

Mouvement à gestion déconcentrés des ATRF
la pré-inscription se fera du 10 janvier 2019 au 7 février 2019. Le reste du calendrier sera en fonction des académies demandées.

La pédagogie Nutella ou le collège 2016... vu à la TV !

lundi 20 avril 2015

La réforme du collège 2016 agite le Landerneau enseignant depuis quelques semaines. Elle inquiète aussi à juste titre les parents qui se demandent bien ce que ledit collège réformé fera avec leur progéniture.

Pour rassurer tout le monde, la télévision publique nous montre à quoi ressemblera le collège 2016, dans deux reportages successifs. En effet, le collège réformé s’inspire de dispositifs innovants qui existent déjà dans quelques établissements expérimentaux.

Alors savourons cet avant-goût du collège nouveau...

Lire la suite sur le site La Vie Moderne

Chatel : "Certaines mesures vont dans le bon sens"

lundi 20 avril 2015

C’est le spécialiste des réformes destructrices Chatel qui ont mis à mal le lycée général et liquidé la voie STI qui nous le dit.
On constate facilement où Vallaud-Belkacem trouve son inspiration !

"Que les conservateurs tombent les masques !"

lundi 20 avril 2015

Voici le titre de l’interview de Vallaud-Belkacem au très réactionnaire journal Le Point.
Notre seule réponse à NVB : "Que les néo-libéraux tombent également le masque !"

4 pages spécial Retraités de la FERC

samedi 31 août 2013

Au sommaire : Conférence de l’UFR... les retraités à l’offensive ! - Quelle UFR, quelle structure ? - Place des retraités dans la CGT - Continuité syndicale et renforcement - Impressions croisées
Télécharger le 4 pages

Au sujet des dépenses scolaires…

jeudi 22 août 2013

Chaque année, à l’approche de la rentrée, on retrouve dans les médias des articles plus ou moins bien renseignés sur les "dépenses de la rentrée des classes". Je les parcours toujours avec un peu d’agacement quand ils mettent en avant les nouveaux cartables, les vêtements, les classeurs, les crayons et les compas, les garderies et les cantines.
Parler de ces frais là, c’est évoquer l’arbre pour cacher la forêt. Les cartables et les compas durent facilement plusieurs années et les vêtements ne me semblent pas être une dépense scolaire : mes filles iraient-elles nues si l’école n’existait pas ? Idem pour la cantine : il faut manger même en dehors de l’obligation scolaire. Admettons pour la garderie des petits. Ce qui m’interpelle, ce sont les frais dont on parle moins et qui pourtant jalonnent bien le parcours scolaire des jeunes.
Lire la suite sur le site de l’Ecole démocratique

Ecole élémentaire : en France, le nombre d’élèves par enseignant supérieur à la moyenne OCDE (Depp)

vendredi 16 août 2013

Selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" de la Depp, le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises se situe en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE.
Le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises est en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE, selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" éditée par la Depp et parue en juillet 2013.
Dans les pays de l’OCDE, le nombre moyen d’élèves par ensei­gnant était à ce niveau de 15,4, en 2011 contre 18,4 en moyenne en France.

Loire-Atlantique / Rythmes : lettre ouverte des UD CGT, FO, FSU et Solidaires au DASEN et aux 26 maires de Loire-Atlantique appliquant la réforme en 2013

samedi 29 juin 2013

Depuis plusieurs mois, nos organisations syndicales ne cessent de dénoncer la précipitation et les dangers contenus dans la réforme des rythmes scolaires. Si les appréciations de nos syndicats respectifs peuvent diverger sur l’analyse de la loi Peillon et de son volet sur les rythmes scolaires, cela ne nous empêche en rien de partager nombre de points de vue sur les effets néfastes de cette réforme. Les propos volontaristes des municipalités ayant décidé de s’engager dès septembre 2013 dans la mise en œuvre du pan de réforme sur les rythmes ne résistent pas à un l’examen pragmatique. Pour notre part cette réforme relève plus d’un projet politique portant sur la territorialisation de l’École que sur les effets bénéfiques pour les enfants et les familles.
L’intention gouvernementale affiche une volonté de servir la réussite scolaire des élèves. Nous pensons qu’il y a loin du discours à une réalité qui malmène aussi les personnels concourant aux rythmes éducatifs des enfants. Les campagnes de communication politiciennes ne peuvent dissimuler les malaises grandissant autour de la rentrée 2013 précipitée.
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