Supprimer les redoublements pour … économiser des milliards
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Le 3 juillet, le ministre Hamon a présenté devant le Conseil supérieur de l’Education un projet de décret prévoyant la fin du redoublement. Si ce décret est publié, le redoublement ne pourra être possible qu’avec l’accord des familles.
Selon ses défenseurs, cette décision est justifiée par l’idée que le redoublement est inefficace et stigmatisant, ce qui n’est pas entièrement faux. Mais qui peut prétendre qu’un élève en difficulté en 6e le sera moins s’il passe en 5e au lieu de redoubler ? Qui peut sérieusement croire qu’un élève noyé dans une classe surchargée pourra être aidé et soutenu ?
En réalité, derrière les arguments pédagogiques, il n’est question que de gros sous.
Une note du Ministère d’avril 2014 avouait clairement que « la politique de diminution du redoublement dans le premier cycle se traduit, à génération constante, par une baisse des effectifs. En sixième, il est espéré une diminution à 1,6 % à l’horizon 2015 (au lieu de 2,2 % en 2013). C’est en classe de cinquième que le redoublement serait le plus faible (0,5 % en 2015). En conservant les taux de redoublement observés à la rentrée 2013, l’effectif en 2015 des classes du premier cycle aurait été supérieur de 2 000 élèves à celui retenu. » (note de la DEPP « Prévisions d’effectifs d’élèves du second degré pour les rentrées 2014 et 2015 »).
Toujours selon le Ministère, un élève "coûte" plus de 6 000 euros par an en école élémentaire, plus de 8 400 au collège, plus de 11 3000 au lycée et plus de 12 000 en LP.
Il n’a donc pas fallu longtemps aux calculettes du Ministère pour voir que la suppression totale du redoublement pourrait permettre de nouvelles économies budgétaires.
On supprime donc le redoublement (ou on bricole des "expérimentations") pour que le budget de l’Etat puisse économiser 2 milliards d’euros par an sur le dos des élèves en difficulté. Non seulement, l’Education nationale ne leur a pas permis de mener leur scolarité dans de bonnes conditions, mais elle ne leur offrira même plus la possibilité de recommencer ce qu’ils n’ont pas réussi ou de se ressaisir.