Le CTSD "Bilan de rentrée"
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Le CTSD "Bilan de rentrée" s’est tenu... le mercredi 10 décembre.
Comment faire un bilan de rentrée sur l’Éducation, sans aborder tout d’abord le contexte socio-économique général ? Ainsi, la rentrée est d’abord marquée par l’augmentation du chômage qui ne cesse de croître, la multiplication des plans de licenciements et l’augmentation de la précarité. Tout ceci a bien évidemment des conséquences pour les familles dont nous accueillons les élèves. Et la situation ne va guère s’améliorer dans les mois à venir. A titre d’exemple, sur la zone portuaire de Rouen, qui génère 18 000 emplois, après la fermeture de l’usine Petroplus, c’est la Chapelle d’Arblay (devenue UPM) qui met en œuvre un plan de licenciement, ou les craintes sur l’usine Renault CKD, ce qui risque non seulement d’accélérer le démantèlement de cette zone industrielle, mais aura un impact dramatique pour les familles dans un secteur déjà fortement touché par le chômage.
Et pourtant le gouvernement continue de faire plusieurs milliards d’euros de cadeaux au patronat, sous forme d’exonérations de cotisations sociales, d’aides ou de Crédit Investissement Compétitivité Emploi (CICE) ou encore de pacte dit de « responsabilité ». Pour permettre ces cadeaux, le gouvernement continue de sacrifier les services publics en général. Au regard de ces milliards reversés aux entreprises, qui serviront à grossir encore un peu plus les dividendes des actionnaires, la priorité affichée par le gouvernement pour l’Éducation semble bien dérisoire.
La rentrée scolaire, est marqué par la généralisation de la réforme des Rythmes scolaires [...]. C’est encore plus de fermetures de classes que d’ouvertures. Ainsi de nombreuses écoles n’ont pu bénéficier d’ouvertures de classes alors qu’elles étaient chargées. L’éducation prioritaire continue d’être particulièrement touchée, puisqu’en 5 ans l’écart du taux d’encadrement des écoles élémentaires ZEP et celui hors ZEP s’est constamment réduit passant de 2,45 en 2009 à 0,75 en 2014 !
La Directrice académique a reconnu que la situation pour les écoles élémentaires notamment en Education Prioritaire s’était dégradée. elle a annoncé sa volonté de redonner plus à l’éducation prioritaire.
concernant la scolarisation des moins de 3 ans, elle a aussi annoncé sa volonté d’améliorer le taux de scolarisation des 2 ans en Education prioritaire.
Mais aussitôt, la DASEN a annoncé la couleur concernant les moyens. Il n’y aura sans doute pas de dotation suffisante et il faudra prendre les moyens ailleurs. Elle a ainsi annoncé sa volonté de travailler avec les collectivités locales pour réduire le nombre d’écoles de 4 classes et moins qui s’élèvent à 60% des écoles du département. Fusion et Regroupement Pédagogiques Concentrés pourraient être sa ligne de conduite, en milieu rural mais aussi en milieu urbain. Elle veut rationaliser le réseau des écoles notamment celles de 2 ou 3 classes.
La CGT Educ’action est intervenue pour dénoncer une nouvelle fois le manque de moyens. Malgré l’affichage du gouvernement fixant la priorité à l’Éducation, la réalité est tout autre. Pour la CGT Educ’action 76, après 5 années de casse de l’Éducation prioritaire, il était urgent d’en redonner les moyens pour fonctionner. Mais cela ne peut se faire au détriment des autres écoles. C’est bien dans un contexte de budget d’austérité que s’effectuera la prochaine rentrée scolaire, comme les précédentes d’ailleurs. Pour la CGT Educ’action, rien ne montre qu’aujourd’hui dans des écoles de 4 classes ou moins les résultats seraient moins bons qu’ailleurs. Les fusions ou les RPC risque d’entrainer une nette dégradation des conditions de travail des personnels et des conditions d’apprentissage des élèves. Cela risque de se traduire par des classes surchargées à plusieurs niveaux avec des effectifs qui pourraient dépasser les 30 élèves par classe en maternelle et les 28 ou 29 en élémentaire.
Concernant la maternelle, notamment la scolarisation des moins de 3 ans, la DASEN réaffirme son attachement à le développer en Éducation prioritaire pour compenser les inégalités sociales et permettre de développer une mesure de discrimination positive pour la réussite des élèves. Actuellement les dispositifs de scolarisation des moins de 3 ans accueillent les élèves dans des classes avec des effectifs entre 12 ou 13 élèves allant jusqu’à plus de 25 élèves. La CGT Educ’action a réaffirmé la nécessité de réduire fortement les effectifs de ces classes comme pour l’ebnsemble des maternelles. elle a rappelé que les crèches sont limitées à 12 enfants et qu’il n’est pas acceptable d’avoir des effectifs à 25 élèves. La DASEN a indiqué que 25 était un maximum, qu’elle ne souhaitait pas faire du "remplissage" et qu’un effectif de 20 élèves dans ces dispositifs était raisonnable. Sans toutefois s’engager car cela dépendra des moyens qu’elle aura.
Concernant la baisse de la scolarisation des moins de 3 ans, elle fait le constat que cela concerne 15 circonscriptions sur les 24 du département. En 2008, il y avait 12.68% des élèves de moins de 3 ans scolarisés, aujourd’hui nous sommes tombés à 6.92% ! Elle fait aussi le constat que 50,36% des élèves de moins de 3 ans sont scolarisés en Éducation prioritaire, en augmentation par rapport à 2013 où le taux d’élèves de moins de 3 ans scolarisés en éducation prioritaire n’était que de 45.33%.
Pour la CGT Educ’action, rien d’étonnant. C’est le résultat des choix du précédent DASEN dans la logique des précédents gouvernements, qui ne comptabilisait plus les effectifs des 2 ans dans les écoles maternelle hors ZEP. La CGT Educ’action a rappelé que toutes le traitement aveugle des écoles sans tenir compte des réalités sociales des familles pour certaines d’entre elle a été préjudiciable à la bonne scolarisation des enfants.
Concernant les RASED, aucune avancée concernant des départs en formation. Si rien n’est fait les prises en charge risque d’être encore plus difficile notamment en milieu rural. Ce sera la double peine pour les écoles qui verront leurs effectifs augmenter sensiblement et aucune prise en charge des élèves en difficulté.
Concernant les ULIS et les CLIS. C’est sans doute la seule note positive, puisque 4 ULIS collège ont été créés et 1 ULIS Lycée. Mais 17 élèves restent encore sans solutions malgré une préconisation de la MDPH pour une orientation vers une ULIS. La DASEN reconnait qu’il faudra sans doute encore créer des ULIS et notamment en Lycée qui ne seront pas suffisants pour accueillir tous les élèves dans les années à venir.
Concernant les AESH, la CGT Educ’action a rappelé l’urgence de créer les emplois tatutaires en nombre suffisants pour répondre aux besoins. Si le nouveau décret est une avancée et marque la reconnaissance du métier d’Accompagnant des Elèves en situation de Handicap, il n’est pas acceptable que les personnels sous contrat CUI en soient exclus. La CGT educ’action a demandé que tous les contrats aillent au terme des 24 mois et qu’un avenant soit proposé aux personnels dont les contrats arriveraient à terme le 31 aout 2015 au bout de 22 ou 23 mois. Ce serait une discrimination quant à leur possibilité d’être recrutés en qualité d’AESH conformément au décret du 27 juin 2014.