Départ du proviseur du lycée Coubertin (Bolbec) : soulagement et victoire collective des personnels
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Les agissements du chef d’établissement du lycée Coubertin de Bolbec n’avaient que trop duré. Après plus de deux ans de conflit, le départ de celui-ci en cours d’année est maintenant acté. L’incapacité du proviseur à comprendre les enseignants, à les aider dans leur travail, son autoritarisme, sa communication désastreuse, les propos diffamatoires qu’il avait tenus dans la presse au printemps dernier ont provoqué beaucoup de souffrance chez les personnels, jusqu’à conduire un professeur à tenter de commettre l’irréparable il y a quelques mois.
La CGT Educ’action de Haute-Normandie qui avait relayé et soutenu leur combat partage le soulagement des personnels mais constate également qu’il aura fallu beaucoup de temps, de mal-être et d’événements graves pour que le rectorat plie enfin. L’enquête administrative, arrachée à la rectrice et au DRH grâce à la lutte des collègues, au soutien de la CGT et des élus FSU du CHSCTA a permis ce départ en plein milieu d’année scolaire.
Cette issue démontre que des personnels soudés et solidaires dans l’épreuve et qui savent s’organiser et se mettre en grève peuvent finir par gagner sur leurs revendications.
Et il leur en aura fallu de la persévérance pour surmonter les moments de découragement, pour résister face au refus du rectorat de reconnaître la violence dans les relations au travail causée par ce chef d’établissement, pour ne pas se laisser intimider par le courrier envoyé par la rectrice en juillet dernier les menaçant de sanctions, ou encore pour ne pas se laisser enfumer par de pseudo- médiateurs envoyés par le rectorat pour faire cesser la contestation.
Le rectorat et le ministère portent une part de responsabilité évidente dans cette affaire. Car il ne s’agit pas que d’une simple affaire d’individu incompétent ou malveillant. C’est le travail qui est malade, c’est l’organisation du travail mise en place dans l’éducation nationale par les ministres qui se succèdent qui doit être remise en cause. Les évolutions néfastes du système éducatif ont des conséquences sur la santé psychologique des salariés de l’éducation : emprise du management qui accentue la pression sur les personnels, petits chefs qu’on incite à faire appliquer des décisions incohérentes et coupées de la réalité, diktat de la gestion et politique du chiffre, tout cela vise à mettre au pas des enseignants empêchés de faire leur travail correctement sous l’effet d’années de suppressions de postes.
Que leur bagarre serve donc d’exemple à tous ceux qui contestent les brimades de la hiérarchie et la dégradation des conditions de travail : ce type de combat peut s’avérer long et difficile mais la lutte collective finit par payer !