déclaration CGT pour le CTA du 22 janvier 2015
par
popularité : 8%

Les créations de postes 2015 ne montrent toujours pas que la priorité a été donnée à l’éducation. Dans le primaire, la création de 51 postes n’est pas suffisante au regard des 425 enfants supplémentaires accueillis dans l’académie, et le ratio Profs/élèves augmentent à nouveau. Dans les collèges et SEGPA 39 postes seront supprimés au lieu de profiter de la baisse prévue des effectifs pour améliorer le taux d’encadrement. De même, pour les lycées Généraux et Technologiques, la création des 82,5 postes accompagne seulement la poussée démographique. Il n’y a donc aucun « coup de pouce » pour améliorer les conditions d’enseignement. Bien sûr, on ne peut prendre que positivement les créations de postes d’infirmiers, d’emplois sociaux, de Conseillers Principaux d’Education même si on est en deçà des besoins, mais ça ne peut faire oublier la catastrophe pour les administratifs, avec 3 postes supprimés malgré une augmentation des effectifs élèves et enseignants.
Sur l’enseignement professionnel, nulle amélioration à l’horizon, mais une dégradation continue liée à une nouvelle année sans création de postes alors que les effectifs prévus sont encore en hausse. Ce qui se traduit dans les établissements par toujours autant, voire plus d’élèves en échec scolaire, des conditions de travail souvent très mauvaises, des personnels en grande souffrance…
Le MEN annonce en outre : une réduction de la durée des PFMP mais revient quelque temps après sur sa décision ; la fin des CCF pour trois matières au bac pro mais instaure un CCF au lieu de l’épreuve ponctuelle de français, histoire- géographie- éducation civique pour le diplôme intermédiaire. Les personnels se sentent, à juste titre, baladés par tant de revirements et d’incohérences !
Par ailleurs, le rectorat de Rouen décide de fermer dès la rentrée 2015 plusieurs formations qualifiantes en SEGPA pour les transférer en LP. En l’absence d’ouverture de structures spécifiques dans les lycées professionnels, ces élèves vulnérables vont se retrouver dans des sections aux effectifs bien trop élevés au vu de leurs besoins et sous la responsabilité de personnels que l’institution n’a ni préparés ni formés.
Sur l’apprentissage, le gouvernement est aux petits soins avec le grand patronat. Et dans cette optique, il développe les Campus des métiers et des Qualifications et promeut la mixité des publics qui dégrade les conditions de travail des personnels et le service public de l’enseignement professionnel.
La situation à la rentrée 2015 sera donc aussi mauvaise qu’à la rentrée 2014. La faute en revient à la politique d’austérité qu’a choisie le gouvernement et à la volonté affichée d’exonérer le patronat des charges qu’il doit : les 40 Milliards que va coûter le seul pacte de responsabilité ne pourront être investis dans l’Education ! C’est insupportable d’entendre le gouvernement déclarer que l’Education est une priorité, un rempart contre l’intolérance, le racisme...et de constater ensuite la réalité du terrain.
La politique d’austérité s’attaque aux enfants et aux jeunes issus des quartiers populaires, et aux plus fragiles. Nous dénonçons l’acharnement à supprimer 6 réseaux d’éducation prioritaire dans l’académie alors que le personnel et les parents de ces collèges et écoles sont mobilisés depuis un mois pour dire que la situation sociale de ces zones s’est dégradée, et demander le maintien en REP. Qui peut d’ailleurs imaginer que la situation de ces zones s’est améliorée quand, pour ne prendre que l’exemple emblématique de la rive gauche de Rouen Petroplus a été fermé et que des menaces pèsent sur le Chapelle d’Arblay ou qu’à Dieppe les écoles du Val Druel et du Pollet qui cumulent tous les critères pour être en REP+ sortent de l’éducation prioritaire ! Si cette décision est maintenue, il est facile d’imaginer les conditions de travail des personnels de ces établissements et écoles, et ce que ressentiront les parents et les enfants lorsque l’effectif des classes passera de 23-24 à 29-30. Alors que la question de la mixité sociale resurgit, comment accepter que tous le travail mené depuis des années se traduisent par la suppression de moyens REP ?
La nouvelle carte de l’éducation prioritaire devait nécessairement en tenir compte et nous aurions dû avoir plus d’écoles et d’établissements reconnues prioritaires. Mais cela ne peut se faire aux détriment des autres écoles ou établissements, car si l’éducation prioritaire est une urgence, l’éducation reste une priorité. Nous réclamons pour ’ensemble des établissements de l’académie des moyens à la hauteur des besoins, ce qui passe par des créations de postes pour baisser le nombre d’élèves par classe". En éducation prioritaire, nous défendons des dotations horaires permettant de baisser de façon drastique les effectifs par classe et des moyens humains à la hauteur des besoins pour les personnels administratifs, techniques, de santé et de vie scolaire, et ce pour tous les établissements et écoles qui en faisaient partie, pour ceux dont l’entrée est prévue, mais aussi pour les autres écoles et établissements dont les critères indiquent des difficultés sociales.
De plus, dans le second degré, la réalité de la réforme de l’éducation prioritaire est bien loin des motivations avancées. En vérité, le dispositif REP, contrairement aux anciennes ZEP, sous prétexte de nous donner quelques miettes de primes, entérine l’abrogation du décret 50 et la mise en œuvre du socle commun en lieu et place des programmes nationaux. Ce sera donc moins de moyens pour moins d’enseignement, sous une hiérarchie encore plus autoritaire ayant les pleins pouvoirs. Pour cette raison, le label de classement REP ne nous convient pas.
Les élèves qui relèvent de SEGPA sont également les victimes de cette volonté de rigueur budgétaire, alors même que leur fragilité est reconnue. Nous nous interrogeons sur les raisons réelles de la baisse de recrutement de 31 élèves et demandons à la fois que toutes les structures soient maintenues et que le recrutement soit facilité.
Nous tenons à réaffirmer notre opposition au nouveau statut des enseignants du second degré. L’ajout de missions que le décret rend obligatoires est une surcharge de travail. La référence au 1607 heures de la fonction publique est la porte ouverte à l’annualisation de notre service. C’est à l’opposé d’une véritable réduction du temps travail qui passe par une réduction de notre temps de service, une définition du service uniquement en heure de cours devant élèves, et le maintien d’une définition hebdomadaire de ce service. Les discussions sur le projet indemnitaire pour l’exercice des missions complémentaires nous inquiète beaucoup. La définition par le chef d’établissement de missions d’intérêt pédagogique soumises à l’approbation quasi certaine du CA, et l’attribution par celui-ci d’indemnités pouvant aller jusqu’à 3750 E annuel ressemblent pour nous à l’instauration du « salaire au mérite » que nous dénonçons. La CGT éduc’action demande au contraire une augmentation de 400 E pour tous les personnels afin de rattraper la perte de 15% de pouvoir d’achat.
Enfin, le patronat mène une offensive contre les CHSCT afin de les supprimer et si ces instances devaient disparaître, cela se traduirait par encore plus d’atteintes au droit du travail. Alors qu’est discuté le projet de loi Macron dont nous demandons le retrait car en plus du CHSCT il s’attaque à bien d’autres aspects du droit du travail, nous tenons à rappeler que dans l’Education Nationale, les CHSCT sont de création très récente et que leurs prérogatives sont largement insuffisantes au vu du nombre de salariés concernés (un seul CHSCT par département et un seul par académie).
Téléchargez la déclaration