Non à l’hystérie anti-terroriste, à l’école et ailleurs

mardi 27 janvier 2015
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Depuis plus de quinze jours, le gouvernement français, la majorité parlementaire et les principaux partis d’opposition de droite et d’extrême droite se sont lancés dans une véritable surenchère sécuritaire au nom de la lutte contre la "radicalisation" et le terrorisme. Les condamnations très lourdes pleuvent contre des individus pour "apologie du terrorisme". En Isère, un homme, qui présente, selon une expertise médicale, « une déficience mentale légère depuis l’enfance », est condamné à six mois de prison pour avoir "rigolé" de l’attentat contre Charlie Hebdo. A Nantes, un lycéen est inculpé pour avoir, selon la justice, avoir fait un dessin accompagné d’un "commentaire ironique".

C’est la conséquence de la mise en oeuvre de la dernière loi anti-terroriste adoptée, en première lecture, à l’unanimité par l’Assemblée nationale. 

Aujourd’hui, en France, n’importe qui peut être incarcéré - après un procès sommaire - pendant cinq ans s’il défend le "terrorisme", notion bien vague, surtout lorsque l’on constate, à chaque grève, que les médias accusent les travailleurs en grève d’être des "preneurs d’otages" ou qu’il y a un peu plus d’un an le dessinateur Plantu comparaît en une du Monde (ce qui est son droit !) les syndicalistes Cgt qui luttent contre l’extension du travail le dimanche aux talibans qui interdisent aux jeunes filles d’aller à l’école. L’hystérie anti- terroriste et son arsenal législatif sont une menace directe pour toutes celles et tous ceux qui osent contester l’ordre social existant, en particulier pour ceux qui se réclament du syndicalisme de lutte de classe.

Dans ce climat répressif, l’école est, selon la Ministre qui manie le langage guerrier, en « première ligne ». Cela se traduit par des propositions plus réactionnaires les unes que les autres du PS, de l’UMP et du FN. Cela se traduit également par les déclarations inquiétantes de la ministre Vallaud-Belkacem. Devant l’Assemblée, le 14 janvier, cette dernière a déclaré : « Même là où il n’y a pas eu d’incidents, il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves. Et nous avons tous entendu les "Oui je soutiens Charlie, mais", les "deux poids, deux mesures", les "pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ?" Ces questions nous sont insupportables, surtout lorsqu’on les entend à l’école, qui est chargée de transmettre des valeurs ».

Au nom de la défense de la liberté d’expression, le gouvernement entend visiblement décider de ce que chacun a le droit de dire ou de ne pas dire dans les écoles et les établissements. On veut nous imposer des leçons d’une « morale républicaine » à sens unique dont le contenu sera fixé par le gouvernement. On veut nous interdire de dialoguer librement avec nos élèves en s’attaquant à notre liberté pédagogique.

Au nom de la « lutte contre le terrorisme » on veut empêcher des questions gênantes d’être posées et débattues. Nos élèves et nous- mêmes, comme tout un chacun, ont le droit de ne pas « être Charlie ». Nos élèves et nous- mêmes avons le droit de remarquer que des assassinats ignobles à Paris contre des journalistes et des juifs suscitent davantage d’émotion et de condamnations officielles que l’assassinat de civils dans des expéditions militaires au Moyen-Orient ou en Afrique. Avec de telles prises de position, il y a fort à craindre que le nouvel « enseignement moral et laïc » ne soit qu’un « catéchisme républicain » pour vénérer l’Ordre et la Nation et que l’appel aux valeurs de la République n’entre en contradiction avec les inégalités de la société et de l’école . Le CGT Educ’action rappelle son attachement au droit d’expression des élèves et des personnels et dénonce le climat répressif actuel, qui s’appuie sur des lois menaçant nos libertés.


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Brèves

Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.