Lycées professionnels : les salariés doivent retrouver le chemin des luttes collectives pour se défendre
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Effectifs 2015 en LP : +109 élèves attendus à la rentrée dans l’académie, 0 création de poste
Le rectorat rejoue la même musique insupportable de l’an dernier : les effectifs
augmentent mais il ne sert à rien de créer des postes !
Avec sa langue de bois habituelle, le rectorat avait d’ailleurs fini par admettre l’an dernier un écart entre le solde théorique, nul, et le solde réel, 29 postes en moins. Conclusion ?!?
Transfert des formations qualifiantes des SEGPA vers les LP
Le rectorat de Rouen veut fermer à faible coût toutes les formations qualifiantes en SEGPA. Le transfert des élèves en LP est prévu à la rentrée 2015 vers les LP ou SEP de Vernon, Evreux et Canteleu. D’autres transferts devraient s’opérer à la rentrée 2016. Ce projet implique le regroupement des élèves dans les sections de
CAP à public prioritaire existantes avec augmentation net des effectifs (jusqu’à 24),
jusqu’alors cantonnée à 12 élèves par classe, et dédoublements uniquement en matière professionnelle.
Ces élèves vulnérables vont ainsi se retrouver dans des sections aux effectifs surchargés sous la responsabilité d’enseignants non formés.
Aucune prise en considération des parents, problèmes de transport … Nous revendiquons que ces élèves, pour les faire réussir, se retrouvent dans des structures spécifiques et pris en charge par des personnels bien formés.
Apprentissage : une offensive contre l’enseignement professionnel public !
Campagne de promotion médiatique en faveur de l’apprentissage, objectif de 500000 apprentis d’ici à 2017, prime de 1000 euros pour les entreprises d’accueil, mixage des publics (élèves, adultes en FC, apprentis), création d’un CFA académique, propagande autour des campus des métiers et des qualifications, le gouvernement soigne le patronat pour développer l’apprentissage. Evidemment, il se garde bien de chercher à améliorer les conditions de travail des apprentis (absence de tuteur, problèmes de sécurité, ruptures de contrat très nombreuses) ou de s’attaquer aux
discriminations liées au genre, au milieu social et à l’origine géographique des apprentis.
CCF et PFMP : un pas en avant, trois pas en arrière !
Fin 2013, le ministère s’engageait à réduire la durée des stages en entreprise (PFMP) de 22 à 18 semaines sur les 3 années du cycle bac pro. Cette diminution allait dans le sens de nos revendications : beaucoup d’élèves peinent à trouver des lieux de stage, leur qualité est inégale, leur durée excessive désorganise les enseignements….
Autre annonce à la même date, le ministère promettait de remplacer le Contrôle en Cours de Formation par un examen ponctuel pour trois matières : la PSE, l’économie droit et l’économie- gestion. La CGT Educ’action qui dénonce le caractère inégalitaire du CCF, sa lourdeur ainsi
que les pressions hiérarchiques pour gonfler les notes actait positivement ces modestes avancées.
Quelques mois plus tard, revirement du ministère sur les stages : plus question de réduire leur durée malgré les engagements donnés aux organisations syndicales.
Sur les CCF, on attend toujours que les annonces soient suivies d’effet… Pire, à la rentrée 2014, Najat Vallaud-Belkacem fait savoir qu’elle souhaite faire passer en CCF
les seules matières qui restent jusque-là en examen ponctuel au diplôme intermédiaire (le « BEP »), à savoir le français, l’histoire- géographie et l’éducation civique.
Des suppressions et fermetures, encore !
Autres décisions inadmissibles : la suppression du poste de chef des travaux au lycée Buisson d’Elbeuf, la fermeture d’une 2nde bac pro GA au lycée F. de Grâce au Havre, la fermeture de la 1ère bac pro sécurité- prévention au lycée A. Briand d’Evreux.
Les 60000 postes ne seront pas créés, les LP, comme les autres secteurs de l’éducation, en font les frais !!!
A la CGT Educ’action, nous revendiquons :
- Une nette diminution des effectifs par classe (20 maximum) et une forte augmentation du nombre d’heures de groupes : plus aucun enseignement professionnel en classe entière, au moins une heure de groupe pour les enseignements généraux qui en sont privés, une majorité d’heures d’enseignement général effectuées en groupes. C’est notre priorité.
- Le retour à une définition hebdomadaire des volumes horaires enseignants et élèves.
- Une diminution sensible du nombre de semaines de PFMP
- La fin du « tout-CCF » et le retour à des épreuves d’examen nationales.
- L’arrêt de la politique visant à développer l’apprentissage, sa mise en concurrence avec la formation initiale sous statut scolaire.
- Le maintien et l’amélioration de tous les CAP (y compris les CAP à public prioritaire/réservé) qui doit permettre aux élèves les plus fragiles ou préférant mener des études courtes d’obtenir une qualification professionnelle mais aussi de continuer en bac pro à l’issue du CAP.
- Le retour au bac pro en 4 ans et son amélioration.