Contre les violences scolaires à l’école Jules Guesde (Le Havre), il faut une mobilisation collective de tous les personnels
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Un événement très grave s’est produit mercredi 28 janvier 2015 dans l’école élémentaire Jules Guesde, située dans un quartier populaire du Havre. Un parent d’élève s’est introduit dans l’école en hurlant et a menacé une petite fille de l’école. Enfants et adultes témoins des faits, tous sont traumatisés, en particulier l’enseignante de la petite fille menacée.
Cet événement ne constitue, hélas ! que la partie émergée de l’iceberg. Depuis la rentrée 2014, plus de 300 incidents ont été consignés par écrit dans le registre santé et sécurité au travail (RSST) : violences physiques (plus de 120 faits), violences verbales (plus de 50 faits), indiscipline (107), comportement destructuré (59), atteintes aux biens, indiscipline… C’est dire si le climat scolaire est particulièrement difficile à vivre.
Le lendemain, jeudi 29 janvier, les enseignants, malgré la présence de l’inspectrice de circonscription, de conseillers pédagogiques et d’un psychologue scolaire, n’ont pas d’autre choix que de faire classe car les moyens promis par la DASEN sont inférieurs aux promesses formulées la veille, face aux organisations syndicales (CGT, FSU, FO). Un nouvel incident se produit alors quand un élève veut en étrangler un autre. Une enseignante les sépare, un des élèves lui tombe sur la jambe et elle se fait une entorse. Réaction de l’inspectrice de circonscription : il ne faut pas intervenir pour séparer les élèves !
Les enseignants avaient également demandé deux journées banalisées jeudi 29 et vendredi 30 pour parler, tenter de soulager un petit peu le traumatisme de la veille et chercher des solutions. Mais cette demande a été refusée par l’administration, la DSDEN. La justification a été apportée lors du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail Départemental (CHSCTD) du 5 février : pas question de faire rater l’école aux élèves. Et puis, à quoi bon laisser du temps aux enseignants si ce n’est pour « se lamenter » (sic) !!!
Face à une administration qui ne prend pas la mesure de la gravité de la situation, les personnels sont donc en grève lundi 2 et mardi 3 février. Et jeudi 5 février, la moitié des enseignants sont en arrêt de travail.
La CGT Educ’action est totalement solidaire des revendications des personnels transmises par courrier à la DSDEN 76 :
Division de l’école en deux écoles distinctes, à taille plus humaine, l’école J. Guesde ayant en outre absorbé en 2009 le public de l’école Anatole France qui avait fermé et cette situation de travail ayant accentué les difficultés ;
Création de postes : maîtres spécialisés (maîtres E et G de RASED), éducateurs pour intervenir au quotidien, personnels de santé ;
Mesures MDPH pour plusieurs enfants soumis à une situation de maltraitance institutionnelle.
La CGT éduc’action appelle tous ceux qui le peuvent à participer à l’AG qui aura lieu à Franklin/Le Havre, lundi 9 février à 17 heures, pour construire le rapport de forces obligeant l’administration à protéger la santé et la sécurité des personnels de cette école.
Téléchargez le tract et la pétition des enseignants soutenus par la CGT éduc’action, le SNUIPP FSU et SUD éducation