La victime, le voyou et le salaud
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« Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde » a dit Michel ROCARD en 1990
En 2013, tout à son souci de prouver que la gauche peut être à la fois ferme et juste, Manuel Valls en est arrivé, sur les Roms, à déraper en parlant de leur “mode de vie” incompatible avec l’intégration en France.
Cette tradition du Parti Socialiste de manier l’ambiguïté sur la migration des travailleurs d’Europe et d’ailleurs, ne va pas dans le sens d’apaiser le sentiment de rejet de l’autre (en l’occurrence l’étranger) qui se fait jour, dès lors que l’activité locale de notre économie semble se remettre en ordre de marche.
Cette opinion d’agressivité vers l’autre, quelque soit son statut social, est reprise à gorges déployées par le Front National, mais aussi par la frange la plus à droite de l’UMP sous sa forme la plus simpliste : « Marre des étrangers qui viennent prendre notre boulot ».
A la CGT notre attachement sans concession à la solidarité des travailleurs, nous unis au contraire, pour que toute la classe ouvrière, étrangère ou non, soit solidaire d’elle-même et qu’enfin les problèmes de chômage générés par une classe de nantis et de financiers dont le seul but est de réduire coûte que coûte ce qu’ils appellent les charges de personnel, se résolvent.
Notre combat politique concourt à la dignité et à l’émancipation des travailleurs de toutes origines, et à dénoncer une politique libérale qui a contribué à multiplier par 20 en 12 ans le nombre de travailleurs détachés en France pour la seule cupidité des capitalistes donneurs d’ordres dans des secteurs aussi variés que le BTP (comme le terminal méthanier de Dunkerque), la navale ou les abattoirs de GAD et de Doux. Pendant plus de 20 ans la mondialisation a délocalisé les entreprises françaises vers les pays à faible coût salarial. Mais aujourd’hui, comme cela ne suffsait pas, les mêmes groupes capitalistes « délocalisent » les travailleurs étrangers par la voie de sous-traitants qui ne respectent ni les directives européennes, ni les lois, ni les conventions collectives.
Alors :
• Les salauds ce sont les bourgeois qui profitent de la misère de certains pays européens pour organiser un dumping social à la seule fin de toujours plus de profits.
• Les voyous ce sont les partis politiques (UMP, PS et FN) qui non seulement accompagnent cette situation inique mais la favorise en privilégiant les impératifs économiques.
• Les victimes ce sont les travailleurs, et cela se traduit pour les uns par un déracinement géographique et une exploitation permanente de leurs conditions de vie et de travail et pour tous la mise en concurrence, qui favorise le chômage et la précarité.
Face à ce marché international, le combat de la CGT est de créer les conditions pour que tous les salariés en France quelles que soient leurs origines bénéficient des mêmes droits et garanties.
Dès lors, les patrons et donneurs d’ordre locaux n’auront plus aucun intérêt à déplacer les travailleurs européens.