Collège : une réforme saluée par les ultra-libéraux et les curés
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Malgré le faux débat droite "élitiste" - gauche "égalitariste" sur la réforme du collège, le gouvernement et son opposition ont du mal à masquer le fait que cette réforme hollandaise est la fille des réformes sarkozystes.
Certains politiciens et "penseurs" de droite ont - eux ! - au moins l’honnêteté de le reconnaître et de saluer cette réforme.
C’est le cas du directeur de la très libérale "Institut Montaigne", officine patronale chargée de conseiller certains des ennemis des travailleurs. Il écrit dans Les Echos :
Il faut que le gouvernement tienne bon sur le principe, qu’il a souhaité mettre en avant, de permettre aux établissements de disposer d’un volume équivalent à 20 % des enseignements pour accompagner les élèves les plus en difficulté en petits groupes ou de bâtir des enseignements pluridisciplinaires. Ce n’est certes pas la fin du collège unique, mais c’est un coin solide enfoncé dans un dispositif beaucoup trop monolithique. C’est le coeur des annonces qui ont été faites par la ministre… et elles devraient réjouir tous les militants de l’autonomie des établissements d’enseignement secondaire. C’est à ce titre qu’elles effraient les bastions syndicaux les plus conservateurs.
C’est également le cas d’Alain Madelin qui, dans Le Point, apporte son soutien au gouvernement :
J’ai suffisamment défendu le principe de l’autonomie des établissements dans ma vie politique, parfois avec des ministres de gauche, pour me réjouir de l’introduction d’une petite dose d’autonomie à l’intérieur de l’enseignement, fût-ce 20 % de l’emploi du temps, et dans des conditions un peu rigides. Je ne crois pas à la réforme d’en haut où le ministre et son aréopage savent ce qui est bon pour tous les établissements et pour tous les élèves. Je ne crois qu’en une seule chose : l’enseignant, sa créativité et sa liberté pour lui permettre de produire une école meilleure, mais aussi plus juste. Je souhaiterais même qu’on aille beaucoup plus loin avec de vrais établissements autonomes tenus par des équipes d’enseignants volontaires, au moins dans les zones défavorisées où les enfants sont enfermés dans des écoles ghettos qui sont un scandale permanent.
Enfin, la réforme NVB est saluée par le secrétaire général de l’enseignement catholique qui dans une lettre interne déclare :
J’invite l’Enseignement catholique à accueillir favorablement le nouveau socle commun et la réforme des collèges, qui me paraissent à même de favoriser l’autonomie des établissements, de faire évoluer la mission de transmission de l’École pour le service d’une pédagogie personnalisée et d’une formation intégrale de la personne, et de rénover le métier de professeur en développant l’articulation entre enseignement et éducation
A défaut d’approuver leur volonté de détruire totalement nos conditions de travail, on peut au moins se réjouir de voir enfin des ennemis des travailleurs dire la vérité sur la réforme destructrice du pouvoir "socialiste".
NB : L’historien Claude Lelièvre justifie lui son soutien à la réforme en expliquant qu’elle permet d’achever le projet initial de Giscard. Enfin, le choix de la modernité et du progrès social !