CCF en lycée professionnel : encore un revirement ministériel qui donne le tournis !
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Il y a quelques semaines, les organisations syndicales pensaient avoir la confirmation que le français et l’histoire- géographie passeraient en CCF (contrôle en cours de formation) pour le « BEP » dès la rentrée prochaine en classe de seconde. Cela sonnait comme une bien mauvaise nouvelle, la CGT Educ’ action de Haute-Normandie s’étant toujours prononcée clairement contre le CCF et sa généralisation. Mais surprise, nous venons d’apprendre que le ministère a décidé de surseoir à cette transformation de l’épreuve dans l’attente, notamment, d’une réflexion plus globale sur l’évaluation dans l’enseignement professionnel et sur le CCF. Pour le moment, l’épreuve ponctuelle est maintenue telle qu’elle est, du moinspour la rentrée 2015.
Notre première réaction est malgré tout le soulagement : tout au long de l’année, les collègues pestent contre la lourdeur des CCF et dénoncent des diplômes- maison : les PLP lettres- histoire n’ont donc aucune envie de subir le même sort ni les mêmes pressions pour surnoter.
La seconde réaction est l’agacement à l’égard des revirements ministériels. Depuis plus d’un an, les annonces contradictoires se succèdent, sur les CCF mais aussi sur la question des PFMP qui auraient dû passer à 18 semaines sur 3 ans, sans que cela ne se produise au final. Il est beau, le « dialogue social » !
Enfin, la vigilance s’impose. En effet, le ministère dit réfléchir plus globalement sur les CCF et l’évaluation dans l’enseignement professionnel. Mais quelles sont les intentions du ministère : supprimer les notes en LP ? Généraliser l’évaluation par compétences ? Instaurer le contrôle continu ? Passer au 100% CCF ? Ce qui est sûr, c’est que le ministère aura en tête avant tout des considérations budgétaires, ainsi que le souci de satisfaire aux desiderata du patronat. Comme à chaque annonce, la ministre risque de nous faire son numéro de tartuffe sur une réforme menée dans l’intérêt des élèves, au nom des valeurs républicaines, de plus d’équité, et patati et patata. Avec la bénédiction d’organisations syndicales minoritaires mais complices de ce gouvernement, il est fort à parier que les conditions de travail et les rémunérations des personnels d’un côté, ou les conditions d’enseignement des élèves de l’autre, pèseront bien peu dans les choix du ministère.