Zones Urbaines Sensibles et éducation prioritaire : le poids des inégalités sociales perdure
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Le dernier rapport de l’Observatoire national des ZUS étudie le devenir scolaire des élèves (principalement du secondaire) habitant en ZUS.
Il apparaît clairement que ces élèves sont majoritairement issu-e-s des catégories sociales défavorisées (64,6 %) et sont deux fois moins demi-pensionnaires que ceux/celles fréquentant un établissement hors ZUS.
Il apparaît également que ces élèves sont massivement orienté-e-s en priorité vers l’enseignement professionnel ou des filières courtes (seuls, 24 % des élèves vont au lycée général).
On apprend également que ces familles sont les premières touchées par la crise et ont donc vu, sur une période de dix ans, leurs revenus stagner ou régresser.
Ces informations sont à mettre en relation avec la récente réforme de l’éducation prioritaire.
Cette dernière a fait entrer les établissements et les écoles dans le champ de l’éducation prioritaire en fonction d’un critère social incluant le taux de demi-pensionnaires et le nombre d’élèves boursiers.
Nous voyons bien là que le classement a été biaisé, voire faussé, par des critères extérieurs au domaine scolaire et à la réalité des écoles et établissements.
De même, le taux de boursiers dépend de la capacité des familles et des établissements à remplir ou faire remplir des dossiers demandés.
À ces inégalités, il convient de rajouter les discriminations vécues au quotidien ; la ségrégation socio-spatiale liée aux ZUS entraîne un accès plus difficile aux lieux de loisirs et aux services publics…
Au vu de la crise sociale, du chômage de masse, il aurait fallu une politique de l’éducation prioritaire d’une autre ampleur… On en est loin !