La misère s’invite dans nos écoles !

mardi 23 juin 2015
par  Luc De Chivré
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Des enfants sans chaussettes l’hiver, qui dorment dans des squats, ne mangent pas à leur faim... Un rapport dévoilé en mai raconte la détresse à laquelle sont souvent confrontés les professeurs. Les témoignages d’enseignants recueillis pour ce rapport font froid dans le dos.

Dans son rapport sur la « grande pauvreté et réussite scolaire » publié ce mardi, une enquête menée dans dix académies, Jean-Paul Delahaye, l’ancien directeur général de l’enseignement scolaire formule 68 recommandations. Mais c’est d’abord la multitude de témoignages bouleversants des professeurs confrontés de plein fouet à cette misère que l’on retient. Une situation aggravée par la crise économique.
À l’école Valmy du Havre, les professeurs observent que, pour beaucoup de parents, « la fin du mois commence le 10, les gens mettent des T-shirts dans les trous du plancher pour que les rats ne rentrent pas, certains enfants nous disent : à quoi ça sert d’apprendre, plus tard je serai chômeur ».
Dans des écoles de Stains (Académie de Créteil), on explique que « pour un enfant, une matinée le ventre vide jusqu’à 12h30, c’est long et cela peut compromettre l’investissement de l’élève dans son travail scolaire ; malgré le coût des repas réduits, pour certaines familles, c’est encore trop, les enfants ne mangent pas à la cantine mais ne mangent pas correctement chez eux ».
Même constat à Nancy et à Maxéville ou à Arras où « des enfants ont faim et l’expriment spontanément ou se manifestent par des vols réguliers de goûters. Certains énoncent spontanément le fait de ne pas avoir déjeuné le matin. Face à certaines situations et difficultés observées, la directrice invite les familles à inscrire l’enfant à la cantine (prix du repas 70 cts d’euros) en utilisant des moyens de contournement et promouvant le fait d’être avec ses camarades ».
Dans une cité scolaire de Metz, les impayés de cantine se montent à 15 000 euros pour plusieurs dizaines de familles et le nombre, dit un proviseur, a triplé en 10 ans. Les enseignants d’une école de la Somme en éducation prioritaire remarquent que « les régimes « mono-aliment » sont souvent révélateurs d’un grand état de pauvreté.
Les ghettos sont aussi ethniques, comme dans des écoles des quartiers nord de Marseille où les seules personnes non issues de l’immigration sont essentiellement les personnels de l’éducation nationale. Si l’on considère divers quartiers dont nous avons une connaissance directe, on observe en effet dans les rues, les écoles, les centres sociaux, les commerces, les transports qu’une large part de la population est d’origine immigrée, et/ou composée de « non-Blancs ». Cette réalité, trop souvent sous-estimée par une partie des élites et des sociologues, est toutefois omniprésente dans l’expérience et le discours des habitants des cités. Un tel décalage participe ainsi au sentiment de ces derniers d’être parqués dans des « ghettos ». La précarité des conditions de logement : marchands de sommeil, locaux insalubres…
Dans les écoles REP du Havre visitées par la mission, 40 % des caries dentaires ne sont pas soignées. Les médecins de l’Éducation nationale et les infirmières témoignent que le lundi est un jour très chargé car les jeunes viennent se faire soigner à l’école, n’ayant pu le faire le week-end. En zones urbaines comme en zones rurales, on est « souvent dans l’urgence, on oriente vers ». En outre, ces familles, sans ressources, n’ont pas souscrit de mutuelle et sont souvent dans l’impossibilité de faire face à l’achat de lunettes, aux soins dentaires. Des enfants sans chaussettes et parfois sans chaussures
etc... Le rapport est un vrai catalogue non exhaustif des symptômes de la misère que nous voyons au quotidien.


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Brèves

Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

Télécharger et diffuser :

Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.