Où est Charlie ? Sans doute pas rue de Grenelle !
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Des enseignants du Collège Bellefontaine de Toulouse sont victimes d’une brutale répression antisyndicale pour avoir lutter contre la "réforme" de l’éducation prioritaire.
Les motifs invoqués sont « manquement à l’obligation d’exercer des missions conformément aux instructions des supérieurs », « manquement à l’obligation de remplir l’intégralité des missions qui sont dévolues en rapport avec les obligations statutaires », « manquement à l’obligation de loyauté vis-à-vis de l’équipe de direction du collège » et « manquements (…) de nature à perturber gravement le bon fonctionnement du service public d’éducation du collège ».
6 collègues ont donc été mutés d’office pour faits de grève !
Lorsque l’on lit le compte-rendu de la commission disciplinaire qui s’est réunie le 18 juin dernier pour statuer sur le sort d’un collègue, on ne peut être que stupéfait par cette entreprise de caporalisation des personnels.
Le collègue était convoqué devant la commission pour « manquement à l’obligation de respect de son chef d’établissement (menace de mort) » et « mauvais positionnement institutionnel ».
La "menace de mort" n’était en fait qu’un trait d’humour dans un courriel privé envoyé à des collègues grévistes le vendredi 12 décembre à 23h48.
L’Education nationale poursuit un enseignant pour une blague dans une correspondance privée !
On semble bien loin du "je suis Charlie" devant lequel communiaient le gouvernement dans son ensemble et les diverses hiérarchies de l’Education nationale en janvier dernier.
L’administration a justifié le maintien de ce grief et de la demande de sanction par la notion d’exemplarité, allant jusqu’à affirmer qu’étant une enseignante de grande qualité, elle se devait de maîtriser en toutes circonstances son langage.
C’est une véritable volonté de flicage des enseignants qui ne pourraient plus exercer leur liberté d’expression.
Non seulement, le gouvernement Hollande-Valls mène une politique digne des "Républicains" sur le plan économique et social, mais il entend également mettre au pas les travailleurs en réprimant les syndicalistes.