Des régions académiques pour quoi faire ?
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Le gouvernement a tranché : les académies ne fusionneront pas mais se regrouperont pour former une nouvelle échelle de gestion qui s’additionnera aux autres. Les chantres de la "simplification administrative" vont être ravis !
Dans un communiqué maniant la plus pure langue de bois, le ministère annonce :
Ces nouvelles régions académiques seront l’échelon de mise en cohérence des politiques éducatives au niveau régional. Les 26 académies métropolitaines continueront elles, d’assurer le pilotage de proximité des établissements d’enseignement et de leurs personnels. Par ailleurs, ces évolutions n’auront pas d’impact sur les périmètres actuels de la gestion des ressources humaines.
Ce choix d’organisation permettra de maintenir un cadre cohérent adapté à la gestion du premier service public de l’État : le maillage actuel (DSDEN et Académies) est conservé pour assurer un pilotage de proximité des établissements et des réformes pédagogiques tout en répondant aux attentes des usagers, des personnels et des élus locaux. En même temps, pour tenir compte de l’évolution de la carte des régions et être plus efficace, il fait du niveau régional un cadre de mise en cohérence des politiques publiques de l’éducation nationale, de la recherche et de l’enseignement supérieur menées dans la région.
On peut légitimement craindre que les régions académiques ne soient qu’une étape dans un processus inavoué de fusion des académies. Déjà, sont prévus des transferts de personnels vers le rectorat de Caen et une "mise en cohérence" de la carte des formations (c’est-à-dire la fermeture de certaines formations qui font "doublons").
Dans un communiqué du 4 août, le gouvernement ne cache pas ses objectifs, en particulier :
Objectif d’efficacité, de faire des économies, de moderniser les méthodes de travail : "Il va y avoir des économies d’échelle qui vont être faites, il va y avoir des suppressions de doublons, il va y avoir de la rationalisation de la dépense publique", réaffirme André Vallini. "Les effets positifs notamment en termes d’économies budgétaires se feront sentir sur 5 à 10 ans." […]
La réforme fait disparaitre 9 postes de préfets de région et de directeurs généraux d’agence régionales de santé et 63 postes de directeurs régionaux des administrations de l’État, ainsi que leurs états-majors.
Les différents sites des directions régionales seront spécialisés et la rationalisation des moyens de fonctionnement sera poursuivie pour garantir l’efficacité des services déconcentrés de l’État.
En claire, cette réforme - qui "épargne" temporairement et partiellement l’Education nationale - n’est qu’une des facettes de la politique antisociale du gouvernement.
Elle doit être combattue, comme les autres "réformes" du collège, des décrets de 1950, ...
Loin de nous lamenter, nous réaffirmons que ces mesures peuvent être stoppées si les personnels retrouvent le chemin de la lutte, en utilisant leur arme essentielle, la grève sans préavis et sans limitation de durée.