Accueil périscolaire au Havre. Les animateurs des écoles en grève
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Au Havre (Seine-Maritime), mercredi 2 septembre 2015, les animateurs sont en grève. Ils dénoncent de « très mauvaises conditions de travail » liées à la réforme scolaire.
Une cinquantaine d’animateurs de la Ville ont envahi le hall de la mairie du Havre, mercredi 2 septembre 2015 (Une cinquantaine d’animateurs de la Ville ont envahi le hall de la mairie du Havre, mercredi 2 septembre 2015.
Au lendemain de la rentrée scolaire, mercredi 2 septembre 2015, un mouvement de grève perturbe le fonctionnement des écoles publiques du Havre (Seine-Maritime). Les animateurs qui encadrent l’accueil périscolaire des enfants, le matin et le soir, ainsi que les activités du centre de loisirs du mercredi après-midi, n’assurent plus ces services « jusqu’à nouvel ordre ». « Ils dénoncent de très mauvaises conditions de travail », tempête l’intersyndicale CGT, FO, CFDT, CGT-ICTAM qui épaule la centaine d’agents, dans leur combat.
Mercredi 2 septembre 2015, en début de matinée, une cinquantaine de grévistes étaient présents dans le hall de l’Hôtel de Ville pour demander un entretien avec le maire, Édouard Philippe.
« Pas de fonctionnement serein en 2015 »
Les syndicats voient dans ce ras-le-bol généralisé l’une des conséquences de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, à la rentrée 2014.
Le maire a dit clairement qu’il était opposé à cette réforme mais qu’il n’avait pas d’autres choix que de la mettre en application. Seulement il n’a pas mis les moyens, humains, financiers et matériels, pourtant indispensables, pour un fonctionnement serein en 2015 », dénonce Frédérique Halley, secrétaire de section CFDT.
Les syndicats font le constat, sur l’année 2014, d’un « trop grand nombre d’heures supplémentaires, non rémunérées, imputées à chacun des 100 agents ».
Ce dépassement incessant a conduit à des problèmes importants de gestion des plannings », soupire Nadia Pisiaux, secrétaire générale CGT. « La médecine du travail a même déjà alerté la direction générale de l’Éducation d’un dysfonctionnement général après avoir vu plusieurs agents en situation de “burn-out” », peste l’intersyndicale.
« On fait du flicage, pas de pédagogique »
Les responsables éducatifs qui encadrent, au sein du périscolaire, les référents et leurs animateurs, au nombre de 24, condamnent avec virulence l’organisation.
Elle ne nous permet pas de travailler le fond. Nous restons dans la surveillance, le flicage, sans pouvoir prendre le temps de gérer l’aspect pédagogique de notre travail. On n’a pas le temps d’accompagner convenablement nos équipes dans leur mission. Personnels et enfants en pâtissent », regrette Stéphanie, une animatrice.
La colère est d’autant plus grande que la centaine d’animateurs a présenté à sa direction, en juin 2015, un planning de travail élaboré en commun, qui faisait l’unanimité.
Mais comme la direction de l’Éducation n’a pas la paternité du projet, elle refuse de l’expérimenter, râle encore l’intersyndicale.
Ils veulent voir le maire en personne
Les grévistes ont refusé, mercredi 2 septembre 2015, un nouvel entretien avec le directeur général adjoint de la Ville, Franck-Emmanuel Baude. Ils veulent voir en personne le maire. Sans cet entretien, ils affirment qu’ils maintiendront leur mouvement de grève. Normandie-actu est en attente d’un retour de la Ville qui promet de s’exprimer dans la journée.
En 2014, la municipalité avait géré, dès la rentrée scolaire, un autre conflit avec ses agents mécontents de la réforme scolaire : le service de cantine n’avait pas été honoré pendant plusieurs jours.