Economie- droit, économie- gestion et PSE en bac pro : oui à de vraies épreuves d’examen, non à leur mise en œuvre dans ces conditions
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La CGT Educ’action de Haute-Normandie avait accueilli favorablement les annonces ministérielles de fin 2013 au sujet des épreuves de PSE (Prévention- Santé- Environnement), économie- droit et économie- gestion du bac pro. Il s’agissait de remplacer les CCF (Contrôles en Cours de Formation), épreuves- maison inégalitaires et très lourdes à mettre en œuvre, par de vraies épreuves d’examen nationales pour le bac pro.
Problème : le ministère a trop tardé à publier les textes officiels précisant les modalités d’évaluation. Une année et demie s’est écoulée entre les annonces ministérielles et la publication du décret le 9 juillet 2015.
La CGT Educ’action avait pourtant interpellé à plusieurs reprises le ministère pour obtenir des informations et un calendrier précis, permettant aux personnels de préparer cette modification dans de bonnes conditions. Mais le ministère tergiversant, et les personnels se souvenant des revirements ministériels sur le nombre de semaines de stage (PFMP) ainsi que sur le CCF en lettres- histoire pour le diplôme intermédiaire, on avait fini par se demander si ces annonces seraient suivies d’effet.
Du coup, la publication très tardive du décret, en juillet dernier, et son application pour les élèves de terminales passant le bac pro dès la session 2016 plongent nombre de nos collègues dans le désarroi. En quoi consisteront précisément ces épreuves ? Comment évaluer les actuels élèves de terminale alors que le programme porte sur les 3 ans du bac pro ? Concernant l’économie- droit, comment leur expliquer que le travail très chronophage mené sur les objets d’étude économiques en classes de seconde et de première en vue du CCF ne sert plus à rien puisque les modalités d’évaluation ont changé ? Sur ces sujets, les inspecteurs ne semblent pas plus éclairés que les collègues et leur intervention est toujours en attente.
Soyons clairs : la fin du CCF pour ces épreuves reste une très bonne chose. En revanche, ce qui ne va pas du tout, ce sont les conditions dans lesquelles les enseignants vont devoir préparer leurs élèves et la situation difficile, stressante, dans laquelle le ministère met une fois de plus les personnels et les élèves, forcés de s’adapter immédiatement à des décisions qui impactent directement les conditions d’examen. Nous rappelleront, pour les professeurs d’éco gestion, l’expérience récente du changement de modalités de l’étude de cas des Bac Pro Accueil, intervenue en janvier 2012, soit moins de six mois avant la date de l’épreuve, et à laquelle il avait fallu préparer sans délais et sans outils, des élèves formés différemment durant deux ans et demi.
Bref, il aurait fallu que la nature de ces épreuves de bac pro soit connue plus en amont.
Par ailleurs, cette affaire illustre une fois de plus la mauvaise qualité de la communication ministérielle à l’égard des organisations syndicales et le décalage entre le discours sur le dialogue social et la réalité.