La confédération CGT doit discuter de la stratégie des luttes !
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L’assemblée générale CGT éduc’action de Rouen a discuté le 4 mars des textes du 51° congrès, et voté les amendements sur le document d’orientation. Il est impossible en quelques lignes de faire un bilan exhaustif de la quarantaine d’amendements adoptés à cette occasion, mais le nombre important d’amendements montre les divergences entre notre approche du syndicalisme et de la lutte, et celle de la confédération.
Le rappel des luttes est présent dans le rapport d’activités soumis au vote, mais ce n’est qu’une juxtaposition de dates, sans qu’aucun bilan de la stratégie de la confédération des journées de lutte espacées et à répétition ne soit tiré. Ca aurait pourtant dû être un point majeur du texte parce que c’est le point principal de notre activité ! La question centrale reste donc en suspens : la stratégie confédérale des trois dernières années a-t-elle permis de créer et de faire avancer le rapport de force nécessaire pour faire reculer le gouvernement ? Notre réponse est sans appel : NON !
L’AG s’est prononcée contre le projet de rapport d’activité et notre déléguée Leïla portera ce vote pour nos deux SDEN .
Il faut être capable de faire un bilan critique de nos actions pour changer d’orientation, ce que ne fait pas la confédération dans le projet de texte. Et ne pas faire le bilan évite de se poser la question d’un changement de stratégie. Le texte d’orientation ne fait que peu référence aux luttes, et pas du tout à la question de construire un mouvement de grève d’ampleur capable de mettre fin aux attaques dictées par les capitalistes. Le mot « reconduction » n’apparaît pas. L’AG du 4 mars a voté plusieurs amendements allant dans le sens d’une CGT combative, et d’une direction confédérale qui prend ses responsabilités en discutant avec les autres organisations syndicales des modalités d’actions et de grève, sans exclure d’appeler seule si l’unité syndicale n’est pas là. C’est là un autre point qui coince dans le texte d’orientation : celui du syndicalisme rassemblé. Le syndicalisme rassemblé est trop souvent une raison pour ne rien faire, ou pour abaisser la combativité des appels, dans une décision qui se limite à des discussions au niveau des directions syndicales. L’AG a fait le constat qu’il est souvent possible de faire des actions avec les syndiqués y compris des syndicats réformistes et les amendements votés vont dans le sens d’une CGT qui s’adresse aussi à la base de ces syndicats, qui peut se retrouver dans des appels combatifs. Au niveau international, le travail de la CGT dans le confédération européenne des syndicats (CES) n’est pas remis en question, et peu de critiques de la stratégie de la CES apparaissent, alors que la CGT devrait militer au sein de la CES pour qu’elle soit combative et qu’elle devienne un syndicat de lutte de classes.
En terme de vie syndicale, le texte d’orientation revient très souvent sur l’importance de la parole du syndiqué et sur le fait que les décisions lui reviennent. L’AG est évidemment tombée d’accord avec cette affirmation et le fait que les camarades exercent leur mandat sous le contrôle des adhérents de leur syndicat, mais a tenu aussi à préciser dans le texte le rôle de la direction confédérale d’impulser des appels nationaux qui permettent aux lutte de converger, et évite aux syndiqués ce chaque secteur de se retrouver isolés au moment de prendre des décisions.
Les débats du 51° congrès qui s’étaleront du 19 au 22 avril promettent donc d’être riches. Le développement espéré de la lutte contre la réforme du code du travail va placer la question de la stratégie des luttes et du syndicalisme rassemblé au cœur des débats. Espérons que nous aboutissions à un texte qui fait la part belle à la construction des luttes.