Victoire pour les grévistes du collège Branly ! La lutte a payé !
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Le personnel mobilisé invite tous les soutiens à fêter cela ensemble :
Barbecue de victoire mercredi 15 juin à 18h au collège Branly
Après six mois de mobilisation, le personnel mobilisé du collège Branly de Grand Quevilly a enfin obtenu satisfaction sur sa revendication principale : lors de l’audience au Rectorat le 1er juin, les enseignants mobilisés ont appris que la chef d’établissement ne reprendra pas son service au collège et qu’un « nouveau pilotage » sera mis en place à la rentrée 2016.
La lutte contre le management agressif de la direction, entraînant une grande souffrance au travail et de nombreux arrêts de maladie (une collègue est toujours en arrêt depuis début décembre) a été longue et dure pour les enseignants mobilisés : deux journées de grève en décembre 2015 et février, une audience au Rectorat en janvier (sans résultat), un droit d’alerte déposé au CHSCT76 en janvier (enquête CHSCT refusée par l’Inspection académique), de nombreux rassemblements devant le collège et devant le Rectorat avec un grand soutien des collègues, des parents, des syndicats, de nombreux distributions de tracts aux parents et aux collègues d’autres établissements.
Le Rectorat a laissé pendant tout ce temps le personnel dans la souffrance, menant seulement un « diagnostic », des entretiens individuels avec le personnel pendant deux mois, avec pour seul objectif de calmer le jeu et de faire traîner les choses.
Néanmoins, le personnel mobilisé a remporté une première victoire fin mars grâce à sa mobilisation : l’Inspection académique a maintenu deux postes de délégués syndicaux investis dans ce conflit (dont un membre de la CGT Educ’action) qui étaient menacés par une tentative de répression syndicale de la part de la direction du collège.
Cependant, 7 collègues étaient en arrêt de maladie fin mars et la situation était alors devenue insupportable, aussi parce que la direction a continué et accentué son management agressif malgré le diagnostic effectué au collège par deux responsables du Rectorat. Le Rectorat voulaient régler ce conflit en interne, en catimini, tout en maintenant la même direction.
Le personnel mobilisé a fait un tout autre choix : le 9 mai, le personnel mobilisé a commencé une grève reconductible, qui a duré 3 semaines, pour augmenter la pression sur le Rectorat et pour obtenir le départ de la principale, seule condition pour protéger la santé du personnel.
C’est cette grève majoritaire (2/3 des enseignants) et déterminée qui a été décisive : les grévistes ont mené de nombreuses actions (voir page facebook « branly en lutte »), ont participé aussi aux actions et manifestations contre la loi Travail, ont rencontré des parents qui ont créé un collectif des parents, ont tissé davantage de liens avec les soutiens, les syndicalistes,…
Le 23 mai, les 5 syndicats qui soutiennent la mobilisation, dont la CGT Educ’action, ont été reçus au Rectorat et les responsables de celui-ci leur ont fait comprendre que cette lutte était trop radicale, que c’était inadmissible que les grévistes rendent publique cette affaire et qu’ils devaient reprendre le travail. En gros, le Rectorat voulait imposer au personnel mobilisé la loi du silence tout en continuant à mépriser la grande souffrance au travail. Réaction des enseignants grévistes : la reconduction de la grève pour la troisième semaine et une déclaration publique. Finalement, le Rectorat a dû reculer à cause de la détermination des grévistes et grâce à la pression publique et politique.
Le Rectorat a mal digéré ce recul imposé par la lutte, et voit surtout d’un très mauvais œil l’effet boule de neige que cette victoire peut avoir. Pour intimider le personnel mobilisé, l’heure est maintenant aux représailles. Le procureur de Rouen a retenu le 1er juin (le jour-même de l’annonce du Rectorat que la principale est mise à l’écart) une plainte de la Principale pour diffamation contre trois grévistes (datant du 21 mars 2016), dont le responsable de la CGT Educ’action au collège Branly. Cela a relancé les tensions dans l’établissement, et ce sans que le rectorat ne lève le petit doigt contre cette initiative. Ils ont une fois de plus sous estimé les personnels, et s’expose maintenant à une campagne publique du personnel mobilisé et à une grève de solidarité. Malgré ce coup bas, le personnel mobilisé reste très solidaire et est fort déterminé de défendre collectivement ses trois collègues, convoqués le 1er juillet au tribunal correctionnel de Rouen.
La lutte victorieuse des grévistes de Branly, qui n’ont jamais accepté le management agressif, ni la loi du silence, a une importance au-delà du collège Branly. Le management agressif est en œuvre dans de nombreux établissements de l’Education nationale dans l’académie de Rouen, mais aussi dans de nombreux établissements de la Fonction publique (sans parler du secteur privé) pour faire passer les suppressions de postes et des contre-réformes. Cette longue mobilisation, très collective et solidaire, et très médiatisée, a montré que la lutte paye, que c’est possible de gagner contre ce management agressif des chefs, très souvent couvert par leurs hiérarchies et qu’il ne faut jamais rien lâcher.
Le soutien sans faille et la grande solidarité (aussi la solidarité financière) de nombreuses personnes (parents, collègues des autres établissements, syndicalistes, amis et familles,..) et des syndicats ont permis au personnel mobilisé de tenir si longtemps, de continuer la lutte jusqu’au bout.
Les camarades de la CGT Educ’action en premier lieu, mais aussi les camarades de l’UD CGT 76 et des autres syndicats CGT ont joué un rôle très important pour organiser le soutien et la solidarité et pour populariser cette lutte.