Luttons avec les autres salariés pour gagner sur nos revendications !
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La journée de grève du 15 septembre n’a pas eu l’ampleur des journées de mai-juin, et les médias en ont profité pour souligner l’essoufflement de la mobilisation. 170 000 manifestants sur toute la France, 16 000 pour notre académie, c’est insuffisant, mais on ne peut pas non plus balayer d’un revers de main le contexte de la mobilisation du 15 septembre. Réussir une grève après l’été, alors que la loi a été promulguée depuis deux mois, tenait de la gageure ! Et pourtant le gouvernement n’a pas pu la passer sous silence.
La présence dans la rue de 170 000 manifestants près de 6 mois après le début du conflit contre la loi travail montre que la colère est toujours présente, et qu’un nombre important de salariés et de jeunes ont l’énergie de lutter. Si une masse trop importante ne se sent pas concernée par la loi travail, ou pense que la lutte est perdue, tous les salariés, les jeunes, les retraités, les chômeurs... souffrent des problèmes d’emploi, de salaires, de conditions de travail qui se dégradent, de la casse des services publics, et ont compris que le gouvernement Hollande-Valls ne ferait rien contre ça, si ce n’est gesticuler du côté de Belfort et s’entretenir avec les dirigeants d’Alstom dont l’état détient 20% des actions.
Dans l’éducation, nous voyons la misère sociale grandir et les conditions d’enseignement qui s’aggravent toujours ; nous connaissons les conditions de travail qui se dégradent, le temps de travail qui grandit et le pouvoir d’achat qui s’est écroulé. Avec la mise en place concrète de la réforme du collège chaque établissement s’est mis à proposer ce qu’il voulait ou pouvait faire, accentuant encore les inégalités entre les collèges, et les enseignants ont découvert des emplois du temps à trous et une présence du soir au matin sur son lieu de travail. Là encore, il ne faut pas interpréter l’échec de la journée du 8 septembre comme une adhésion nouvelle à la réforme. C’est plutôt une forme de résignation pour une lutte qui a été « mise entre parenthèses » durant la mobilisation contre la loi travail, alors qu’il fallait appeler les personnels de l’éducation à être en grève aux côtés des autres salariés en ajoutant nos revendications, dont l’abrogation de la réforme du collège fait partie. C’est la position qui a été à celle de la CGT éduc’action 7627 dans la dernière période de lutte. C’est aussi la compréhension que, tout en étant fragile, le gouvernement veut se montrer inflexible, et que la victoire sur nos revendications pour toute l’éducation passe d’abord par un premier recul majeur du gouvernement qui ne pourra s’obtenir qu’en mettant massivement les salariés du public et du privé, les retraités, les jeunes à la recherche d’un avenir.. dans la rue.
La lutte contre la loi travail pourrait maintenant prendre l’aspect d’une seule bataille juridique. Ce n’est pas satisfaisant ! Le terrain judiciaire n’est pas le nôtre, même s’il peut parfois aider. Nous avons besoin de construire un puissant mouvement de grève. La colère est bien ancrée et les possibilités qu’on entrevoyait après le 9 avril n’ont pas toutes disparues. Au moment où une réforme du lycée est annoncée, où le protocole d’une revalorisation salariale en trompe l’oeil va renforcer les moyens dont dispose la hiérarchie pour faire pression sur les personnels, où les conditions de travail dans les écoles et les établissements sont de plus en plus dures et où rien n’est fait pour faire baisser les effectifs des classes, une lutte secteur par secteur face à un politique globale et à la dureté du gouvernement n’aura assez de poids pour obtenir un recul total. Avançons l’idée que nous gagnerons sur nos revendications en mettant tous les secteurs de l’éducation en lutte aux côtés des autres salariés, contre la politique du gouvernement.