La CGT dresse un tableau noir de l’enseignement professionnel. Le Canard enchaîné aussi !
par
popularité : 1%

Dans son édition du 21 septembre 2016, le célèbre palmipède s’intéressait de manière inhabituelle à l’enseignement professionnel et titrait : « le tableau noir de l’enseignement pro » puis « l’école et sa filière pro… de chagrin ». Or, ce qu’écrit Le Canard enchaîné ressemble fort à ce que la CGT dénonce depuis plusieurs années.
Tout d’abord, qu’entre 2012 et aujourd’hui, le nombre de postes dans l’enseignement professionnel, en équivalents temps plein, a baissé de 3340 ! Le goguenard volatile précise au passage que ce chiffre est confirmé par le ministère himself. Et pourtant, telle le mauvais élève se vantant devant ses camarades de classe d’obtenir de bons résultats, la ministre NVB ose déclarer : « je suis particulièrement engagée en matière d’enseignement professionnel ». Mentir comme on respire, c’est un métier, et ça s’appelle ministre de l’éducation. Elle était tellement engagée qu’on se souvient qu’en 2015, les 4000 postes prévus pour les LP ont été affectés… à la réforme du collège (une autre grande réussite, vous savez, pour déréguler l’enseignement tout en prétextant lutter contre les inégalités scolaires).
L’article pointe également la forte baisse des crédits pédagogiques affectés au fonctionnement des lycées pro, à savoir 30% depuis 2012. Purge qui entraîne une réduction des équipements, des projets, des voyages scolaires dans de nombreux établissements. C’est vrai qu’au rectorat de Rouen, on nous a souvent dit pour nous culpabiliser qu’un élève de LP, ça coûtait cher (plus que les voyages en businessclass de l’ancienne rectrice ?)
Pourtant, il y a urgence à financer une filière qui compte en son sein la moitié du total des élèves décrocheurs de ce pays. En juin dernier, le Conseil national d’évaluation du système scolaire écrivait dans son rapport qu’il « en résulte aujourd’hui un enseignement professionnel éclaté, entre quelques réussites ponctuelles (…) et de graves dysfonctionnements qui affectent les destins des jeunes parmi les plus fragiles de notre pays. »
Pour se défendre, le ministère rejette la responsabilité sur la majorité précédente qui avait mis en place le nocif bac pro en 3 ans. Sauf que la réforme a été mise en place en 2009 et que depuis 2012, au lieu de recréer des postes en LP pour améliorer les conditions d’enseignement de nos élèves, le gouvernement en a supprimé. Pas très grave, ce ne sont que des gosses des classes populaires, ils ne protesteront pas. Sauf que des élèves de LP, on en a vu pas mal battre le pavé au printemps contre la loi El Khomry et qu’à cette occasion, un certain nombre d’entre eux ont appris à s’organiser et à lutter collectivement pour défendre leurs conditions de vie.