L’EDUCATION PRIORITAIRE EN VOIE DE DISPARITION !
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Le gouvernement n’en finit pas de s’en prendre aux jeunes issus des milieux défavorisés en rognant toujours un peu plus les moyens supplémentaires destinés à l’éducation prioritaire . C’est un choix budgétaire, mais aussi politique en refusant aux jeunes des familles populaires les mêmes chances de réussite que pour ceux des milieux favorisés, alors même que les inégalités scolaires en France ont été pointées du doigt. Sans défendre aveuglément l’éducation prioritaire qui n’a jamais eu les moyens de réduire les inégalités, il est inacceptable de s’attaquer au seul dispositif qui permet d’avoir une légère diminution des effectifs par classe, et de maigres moyens d’aide et de soutien.
Les lycées sortent tous de l’éducation prioritaire !
En janvier 2015, dans le flou le plus total quant aux critères de choix, et pour de seules raisons budgétaires, le gouvernement annonçait la « réforme de l’éducation prioritaire ». En guise de réforme, il entérinait surtout la sortie de nombreux collèges et écoles du dispositif éducation prioritaire. Dans notre académie, 9 collèges et une cinquantaine d’écoles, perdaient les moyens supplémentaires. Pourtant, la misère sociale s’est aggravée dans les quartiers concernés. En 2015, devant les mobilisations, le ministère avait calmé le jeu, en promettant une liste de lycées qui resteraient dans l’éducation prioritaire. En 2016, la liste n’existe toujours pas, confirmant la sortie de l’éducation prioritaire de tous les lycées, qu’ils soient REP, REP + ou ECLAIR. Najat Vallaud Belkacem est enfin en accord avec ses discours, puisque pour elle l’éducation prioritaire s’arrête à la fin de la scolarité obligatoire !
Dans quelques académies (Région parisienne, Aix-Marseille), les personnels des lycées de l’éducation prioritaire se sont mis massivement en grève. La CGT éduc’action les soutient et affirme que les difficultés sociales ne s’arrêtent pas à la porte des lycées. Une nouvelle grève est prévue le 17 novembre, avec la volonté de l’élargir à d’autres académies. C’est cette direction qu’il faut prendre. La question des effectifs par classe, et du plan de recrutement nécessaire pour les faire baisser drastiquement, est centrale. Il est impossible d’enseigner sereinement à 25, 30 voire 35 en lycée hors REP.
Pour des moyens à la hauteur des besoins, en REP et ailleurs, la mobilisation doit gagner toute l’éducation !
La CGT éduc’action 7627 revendique des maximas de 20 hors REP, et 15 en REP. Elle refuse toutes sorties d’écoles, de collèges, de lycées de l’éducation prioritaire, demande la réintégration de ceux qui en sont sortis en 2015 et de nouvelles entrées en fonction des besoins réels. La CGT Educ’action 7627 est également consciente que c’est toute l’éducation qui souffre, et que c’est une grève de l’ensemble des personnels qui sera nécessaire pour gagner sur toutes nos revendications.
NON AUX FERMETURES DE COLLEGES ! Les conseils départementaux de l’Eure et de la Seine Maritime s’en prennent aussi à l’éducation prioritaire.
Dans l’Eure, 2 des 3 collèges menacés de fermeture (Neruda à Evreux et Mendès-France à Val-de-Reuil) sont en REP+. En Seine Maritime, la fermeture du collège Guy Môquet au Havre est programmée, et des menaces pèsent sur le collège Camus à Dieppe, en REP+ également. Les départements cherchent à faire des économies sur le dos des familles populaires, en concentrant dans de grands établissements les difficultés sociales, créant des zones explosives et faisant sortir logiquement des écoles de l’éducation prioritaire.