450 postes pour les lycées défavorisés : nous voulons des créations, pas un redéploiement !
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50 postes pour les lycées défavorisés : on aimerait croire au miracle, mais la Ministre nous a habitué aux effets d’annonce stratégique. Alors, qu’en est-il vraiment ?
La réponse est donnée par le Conseiller ministériel qui a rencontré le 29 octobre les personnels grévistes de l’académie d’Aix-Marseille. Les 450 postes seront pris sur les 54 000 qui étaient prévus à la création. Enfin, les choses sont claires. On n’a pas un effet « coup de pouce » de fin d’année sur les créations de postes, mais on va réserver 450 des postes déjà prévus aux lycées défavorisés. La CGT éduc’action approuve évidemment la prise en compte des difficultés des lycées qui subissent de plein fouet les difficultés sociales, tout en estimant que le nombre de postes qui leur est réservé est insuffisant, mais elle juge inacceptable que ces créations se fassent au détriment des autres établissements et écoles.
Déshabiller l’un, pour rhabiller l’autre, on connaît dans l’Education Nationale. Redéploiement signifie que tout se fait à moyens constants, et pas qu’on tienne compte des besoins qui sont plus importants. L’an dernier, le coup de pouce avait profité aux collèges, pour éviter l’explosion avec la mise en place de la réforme du collège, et ce au détriment des lycées. L’an prochain, si l’annonce est confirmée, ce sera le tour des lycées défavorisés dont on ne sait pas encore s’ils correspondent au lycée REP. Et après ?
Le choix du Ministère ne se fait pas pour des raisons sociales, mais pour des raisons stratégiques. Le gouvernement n’a jamais montré le moindre intérêt pour les quartiers populaires, comme a pu le montrer la réformes de l’éducation prioritaire de 2015 qui s’est soldée par la sortie de l’éducation prioritaire de centaines d’écoles et collèges, et de tous les lycées. Ces 450 postes, ce sont les personnels de la région parisienne et d’Aix Marseille qui les ont arrachés après 3 ou 4 jours de grève. C’est la preuve de l’éfficacité de la lutte, mais cette annonce a un goût amer pour les grévistes eux mêmes qui voient le lable éducation prioritaire disparaître, et qui ont compris que ces heures seraient prises à d’autres.
Ce n’est pas un redéploiement de postes qu’il faut, mais un plan de recrutement d’au moins 80 000 titulaires. La CGT éduc’action estime que la lutte ne doit pas se faire secteur par secteur, mais qu’il est important de construire un vaste mouvement de grève de tous les personnels de l’Education Nationale, en lien avec les autres salariés, pour gagner sur nos revendications et obtenir enfin des moyens à la hauteur des besoins.