LYCEES PROFESSIONNELS : Lettre d’informations CGT Enseignement Professionne
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Créations de postes dans les LP
Les moyens supplémentaires ne sont pas forcément des postes !
Conseil d’Administration
S’indigner, c’est bien ; agir, c’est mieux
LP sortant de l’éducation prioritaire
Nouvelles attaques contre le Bac pro GA (Gestion-Administration)
Créations de postes dans les LP de l’académie : on nous aurait menti ?
Lors de l’Assemblée générale de la CGT éduc’action de Haute-Normandie, le 24 janvier dernier, les PLP se sont réunis pour échanger sur les DHG. Le rectorat avait annoncé la veille +33 postes pour notre académie. Mais on se demande où ils sont créés, ces fameux postes. Rappelons que 20 postes sur les 33 correspondent au transfert des formations qualifiantes des collèges vers les LP. Mais sur les 13 restants, on n’en voit guère la couleur. Petit tour d’horizon de quelques établissements :
LYCEES PROFESSIONNELS | TRM (Tableaux de Répartition des Moyens) ouDHG (Dotation Horaire Globale) |
---|---|
Aragon/Gisors | + 4 élèves prévus par rapport à 2016 mais DHG en baisse de 10h30. Les CAP seront regroupés en enseignement général à cause d’effectifs prévisionnels artificiellement bas (17 élèves au lieu de plus de 20). La section syndicale se mobilise (heure syndicale, tract, motion au CA...). |
Descartes, Fécamp | DHG en hausse (+15H) grâce à des effectifs prévisionnels recalculés de manière plus juste. Mais risques de suppressions de postes en biotechnologies, en Gestion-Administration ou en maths. La défense s’organise ( AG, heure syndicale, courriers Région, rectorat, députée...). |
F.Léger, Couronne | Statu quo en termes de postes. |
Décretot, Louviers | Augmentation de la DHG mais pas de créations de postes. Fort taux d’HSA à cause des sections hôtellerie, restauration. |
Dumézil, Vernon | +2 élèves et +24h sur la DGH. Mais pas de création de postes, seulement des BMP, parfois conséquents. |
J. Moulin, Les Andelys | DHG en légère augmentation (+ 7 H) mais pas de créations de postes, seulement des BMP. |
Augustin Hébert, Evreux | + 0,5 H dans la DHG. Mais enseignement général en classe entière de CAP ! Regroupement des classes de TCB (18 élèves) et AFB (13 élèves), soit une division mixte à 31 élèves ! Pas de créations de postes. |
Emulation, Dieppe | +3,5H, diminution des HSA mais pas de création de postes. |
Perret/Schumann, Le Havre | Statu quo en termes de postes. A noter : expérimentation à la rentrée d’une seconde indéterminée dans laquelle seraient regroupées plusieurs spécialités. |
Coubertin, Bolbec | Stabilité en termes de postes, BMP en construction. |
Les moyens supplémentaires ne sont pas forcément des postes !
Comme on le voit dans le tableau précédent, nulle trace de créations de postes parmi ces LP. L’explication tient notamment au fait qu’il s’agit d’ETP (équivalents temps plein), pas de vrais emplois. Le rectorat préfère donc créer des BMP (blocs de moyens provisoires) ou augmenter le taux d’HSA (heures supplémentaires année). Plus facile à supprimer les années suivantes !
En attendant, c’est toujours aussi difficile de travailler avec des classes à 30 voire 32, et la période des DHG est vécue dans nos établissements comme une intense période de stress, d’opacité dans la transmission d’informations données aux collègues et de tripatouillage pour répartir la pénurie.
Conseils d’Administration : quand le rectorat et certaines directions d’établissements s’assoient sur la réglementation
Dans les établissements, le calendrier des instances représentatives et les modalités de la consultation entre enseignants et directions sont fréquemment source de tensions. Il n’est pas inutile de rappeler la réglementation : pour plus d’informations, reportez-vous au guide des EPLE réalisé par notre union nationale sur le site : http://www.cgteduc.fr/Rubrique « le système éducatif », puis « les établissements/second degré »
► Le conseil pédagogique est souvent réuni avant communication du TRM et de la DHG. Nous ne sommes pas favorables à cette instance consultative qui peut être utilisée par les directions d’établissements pour coopter des collègues plus dociles et court-circuiter le conseil d’administration en entérinant des choix qu’il sera difficile de contester ensuite lors du CA, instance plus légitime car composée d’élus. Pour autant, nous pensons que dans certains cas, il vaut mieux y assister, si c’est possible, par exemple en imposant que chacun ait le droit d’y participer, pour faire entendre une autre voix et défendre nos conditions de travail.
► La commission permanente doit être réunie en amont du CA . Les convocations et les documents doivent parvenir 10 jours à l’avance. Le délai peut certes être ramené à un jour en cas d’urgence mais généralement, l’urgence n’est pas fondée. Et la réglementation stipule que la CP « veille à ce qu’il soit procédé à toutes consultations utiles, et notamment à celles des équipes pédagogiques intéressées ainsi que du conseil pédagogique. »
► Le conseil d’administration est l’instance qui procède au vote. Nous ne sommes pas dupes du caractère « chambre d’enregistrement » du CA mais il peut être utile pour exprimer l’opposition aux décisions prises et constituer un point d’appui en cas de rapport de forces favorable. De plus, la plupart de proviseurs n’aiment pas que les dysfonctionnements remontent au rectorat par le biais des CA. En séance, n’hésitez pas à rédiger une motion et à la soumettre au vote. En cas de DHG insuffisante, il faut voter contre la répartition proposée, une deuxième fois si nécessaire en cas de reconvocation du CA. Cela se produit régulièrement, et ça ne change rien, le rectorat faisant comme s’il n’y avait pas eu de vote majoritaire de rejet. Les proviseurs font souvent pression pour obtenir un vote favorable, en imposant le vote à bulletins secrets et en indiquant que les représentants ne votent que sur la répartition de la DHG, pas sur la taille de l’enveloppe. Il ne faut pas se laisser embobiner : s’il n’y pas assez d’heures postes, il ne peut y avoir de ventilation satisfaisante.
S’indigner, c’est bien ; agir, c’est mieux
Construire le rapport de forces en cas de DHG défavorable nécessite de l’énergie, du temps et de la détermination. Voici quelques pistes : Réunir les collègues en heure d’information syndicale
mensuelle et en AG si cela ne suffit pas,
sur le temps du midi ou après les cours. Mobiliser parents et élèves autour de nos revendications
Faire du bruit : rendre publics les chiffres, par voie de presse, sur les réseaux sociaux, par le biais de notre site internet, par exemple
Diffuser tracts et pétitions
Déposer un préavis de grève
Faire une opération du type « lycée mort »
Interpeller les élus politiques (Région, député, maire...), même si la plus grande prudence est de mise et si les collègues doivent surtout compter sur eux-mêmes
Demander une audience au rectorat dans les plus brefs délais, mais là encore sans trop d’illusions
Menacer la bonne tenue des surveillances d’examens. C’est ce qu’avaient fait nos collègues du LP Siegfried, au Havre, en juin 2015, et cela avait permis de faire plier le rectorat pour récupérer des heures disciplinaires au détriment de l’AP.
Utiliser les instances où la CGT siège pour relayer les mobilisations (CTA, CAPA, CHSCT...).
Être inventif pour populariser les luttes : boycott, flash mob, actions satiriques...
LP sortant de l’éducation prioritaire
Conséquence de la lutte des personnels des lycées sortant de l’éducation prioritaire, la ministre a lâché 450 postes pour les lycées fragiles. En réalité, ces 450 postes ne sont pas créés mais seulement redéployés. Dans l’académie de Rouen, les syndicats siégeant au comité technique académique ont eu beau réclamé que le rectorat communique la liste des LP fragiles, ils se sont heurtés à un refus. Le rectorat a seulement daigné fournir les critères d’attribution de dotations en faveur des lycées défavorisés. Il s’agit de LP dont le taux de PCS défavorisées (professions et catégories socioprofessionnelles) est supérieur à 60% et dont le nombre d’élèves venant de l’éducation prioritaire est supérieur à 40%, le taux de boursiers pouvantaussi être pris en compte. Cela donne droit à 3 heures par classe de 2nde de section industrielle supérieure à 28 élèves et à 3 heures par classe de 2nde de section tertiaire supérieure à 30 élèves. Sur 45 établissements, 22 LP de l’académie seraient concernés.
Toutes les études le montrent (entre autres le rapport Piketty de 2006), il existe une corrélation entre le nombre d’élèves par classe et l’efficacité de nos enseignements. Avec la CGT, battons-nous pour des classes à taille humaine et qui permettent à tous de mieux travailler.
Nouvelles attaques contre le Bac pro GA (Gestion-Administration)
Issu de la fusion des bacs pro secrétariat et comptabilité, le bac pro GA est particulièrement malmené. Les capacités d’accueil avaient déjà été réduites l’an dernier dans plusieurs LP de l’académie (lycée du Golf/Dieppe, Claude Monet/Le Havre, etc.) mais aussi sur l’ensemble du territoire national. Et ça continue cette année comme au LP Descartes (Fécamp) où il n’y aura plus que 32 places par niveau au lieu de 64 jusqu’en juin 2016. Pourtant, cette réforme est de création très récente et, avant même de réaliser un bilan de cette filière, les Régions et les rectorats opèrent des coupes sombres.
Les collègues ont déjà dû se former en peu de temps et avaler les couleuvres de pédagogies discutables (les fameuses fiches Cerise). Mais comme si ça ne suffisait pas, il est question d’une nouvelle réforme pour 2018...
Et si on écoutait enfin les personnels plutôt que d’imposer, une fois de plus, des « rénovations » à marche forcée ?