Urgence dans l’agglomération rouennaise : deux familles sont à la rue.

dimanche 14 mai 2017
par  Luc De Chivré
popularité : 8%

Grave pénurie de logements d’urgence.
Après l’expulsion de la famille Erdene le 30 mars de son logement à Maromme, c’était au tour de la famille Sinani d’être expulsée du sien le 11 avril à Petit-Quevilly. Dans les deux cas, les parents sont des déboutés du droit d’asile. Dans les deux cas, France Terre d’Asile les a fait expulser de leur domicile - sans proposition d’hébergement pérenne. Elles ont seulement obtenu 3 ou 4 nuits d’hôtel.
Depuis, c’est le 115 tous les jours. Quand le 115 n’a plus de places à proposer, ce qui arrive presque chaque fois, les familles se retrouvent sans solutions. Les vigiles font sortir ceux qui espèraient passer la nuit dans la salle d’attente des urgences du CHU. Alors, il faut compter sur la famille, les amis, les comités de soutien. Le Carrefour des Solidarités assure une mise à l’abri de quelques nuits toutes les deux semaines.
Des enfants parfaitement intégrés.
La famille Erdenne est composée de six personnes : les parents et leurs quatre enfants, tous scolarisés à Maromme. L’aînée est en classe de troisième après avoir fait toute sa scolarité au Collège de Maromme. En même temps que cette famille, la tante des enfants, qui vient de mettre au monde une petite fille, a également été expulsée du logement.
La famille Sinani est composée de cinq personnes, les parents et leurs trois enfants, tous scolarisés à Petit- Quevilly depuis longtemps ; l’aînée est bien connue parce qu’elle fait partie de l’élite footballistique régionale junior.
Malgré les difficultés, les enfants sont tous des élèves assidus et très bien intégrés dans leur entourage. Les aînées, quant à elles, préparent leur brevet.
Rassemblement devant la préfecture le 3 mai.
A l’heure actuelle, personne ne semble en mesure de proposer un logement d’urgence, encore moins une solution de logement stable. Les deux comités de soutien ont frappé aux portes de France Terre d’Asile et de leurs mairies respectives. En vain.
Très vite, ils ont décidé d’agir ensemble : ils ont demandé une audience auprès de Mme le Préfet et ont décidé d’un rassemblement devant la préfecture le mercredi 3 mai. Nous étions 110 avec affiches, banderoles et mégaphone (merci la CGT Educ). Dès notre arrivée, on nous a annoncé que le secrétaire du cabinet de la préfète allait recevoir une délégation de cinq personnes. Il a précisé dès le départ qu’il ne connaissait pas le dossier, qu’il ne prendrait aucune décison et qu’il transmettrait nos pétitions et revendications à Madame le Préfet : un titre de séjour pour les parents (Erdene et Sinani) et un logement stable pour les deux familles.
La Préfecture ne s’engage à rien.
A la fin de l’audience, on ne savait pas si la préfecture ferait appel de la décision du tribunal administratif qui venait d’annuler l’OQTF frappant M. et Mme Sinani. Le représentant de la préfecture a reconnu que M. et Mme Erdene étaient régularisables dans le cadre de la circulaire Valls mais aucun engagement n’a été pris. Quant au logement, la préfecture reconnaît la pénurie de logement d’urgence mais ne propose absolument rien.
Pourtant, la France a ratifié la Convention des droits de l’enfant en 1990. Dans son article 3, elle fait prévaloir l’intérêt supérieur de l’enfant sur toute autre considération. Il revient donc, en dernier recours, à l’Etat d’assurer aux enfants Sinani et Erdene leurs droits à un logement stable, à l’éducation et à vivre en famille. C’est d’autant plus impératif que, selon l’article 55 de notre Constitution, « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois ». Ils peuvent donc être invoqués face l’administration et dans toute action devant les jurisdictions. Ce que nous avons fait. Mais l’Etat ne respecte pas ses propres règles.
La mobilisation est plus que jamais d’actualité.
Les deux comités poursuivent la mobilisation : on continue de faire circuler les pétitions, de populariser notre action auprès des personnels de l’Education, des parents d’élèves et des médias. Une chaîne de solidarité quotidienne est à l’œuvre autour des deux familles. Mais l’urgence absolue reste celle du logement et toutes les solutions sont étudiées.
Plus largement, les deux questions cruciales qui nous sont posées sont celle de l’accueil des étrangers dans notre pays et celle de la politique du logement. Nous sommes engagés dans une bataille du pot de terre contre le pot de fer. Parce qu’ici comme ailleurs en France, il existe des Sinani et des Erdene anonymes qui ne reçoivent le soutien de personne. Et il en existera d’autres demain. Bien sûr, on espère aboutir à une issue heureuse pour ces deux familles. Mais cela ne changera rien à la politique globale qui exclut des gens de la légalité et les mène à la rue. Deux comités de soutien locaux n’y suffiront pas. A nous d’en faire des priorités nationales.

-* Comité Sinani : personnels du collège Diderot (Petit-Quevilly),Club Football USQRM, Parents d’élèves du collège , personnels de l’école G Meret , RESF agglo de Rouen
-* Comité Erdene : personnels du collège Alain et de l’Ecole élémentaire Delbos, parents d’élèves de l’école et du collège, FCPE du collège Alain, RESF Agglo de Rouen, CGT Educ’action, Secours Catholique, adjointe au maire de Maromme).


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Lubrizol : 1 an après on oublie pas ! Réunion publique le 25 septembre, manifestation le 26 septembre

mardi 8 septembre 2020

Réunion publique d’information sous chapiteau Vendredi 25 septembre 2020 de 18 à 20h A la Friche Lucien, place Carnot, ROUEN
Jeudi MANIFESTATION Samedi 26 septembre 13h30 Rendez-vous devant : LUBRIZOL (quai de France)

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Ecoles Delaunay en action le 22 janvier 2020 pour revenir en REP+

jeudi 23 janvier 2020

Lors de l’animation pédagogique du mercredi 22 janvier 2020 sur « les élèves à besoins particuliers », les enseignants ont rappelé leur exigence de classer les écoles maternelle Delaunay-Laurencin et élémentaire Sonia Delaunay de Dieppe (Val Druel) en REP+. En effet, elles sont sorties de l’Éducation Prioritaire en 2014 et ont été exclues des dispositifs REP et REP+ alors qu’elles répondent à tous les critères pour être classées en REP+. Son rang (64ème) au niveau académique la situe au même niveau que les écoles de REP+ du Havre ou de Rouen Nord.

Tous les enseignant·e·s des deux écoles sont venu·e·s avec un tee-shirt rappelant leur exigence et ont pris la parole en début d’animation. À l’issue de l’animation, l’urne était disponible pour pouvoir faire voter au référendum d’initiative populaire.

La CGT Éduc’action 76 soutient les collègues dans leurs actions.

Motion de soutien aux salariés de la Chapelle d’Arblay

mercredi 18 septembre 2019

Les camarades de la CGT Educ’action Haute-Normandie réunis en Assemblée générale de rentrée le 16 septembre 2019 à Maromme expriment leur soutien aux salariés de la Chapelle Darblay, menacés de licenciement.
Dans le secteur privé, les fermetures de site et les plans de licenciement se multiplient. Dans les services publics, ce sont les suppressions de postes massives et la dégradation des conditions de travail.
De plus, la réforme des retraites est une attaque contre l’ensemble des salariés.

  • Zéro licenciement !
  • Non à la fermeture des sites !
  • Non à la casse des services publics !
  • Non à la réforme des retraites ! Luttons tous ensemble !

Motion adoptée à l’unanimité par l’AG des syndiqué-e-s CGT éduc’action Rouen

Fusion des académies : j’habite à Evreux, pourra-t-on me nommer à Cherbourg ?

vendredi 13 septembre 2019

La lettre de cadrage pour la fusion des académies de Caen et Rouen certifiait que la gestion des personnels enseignants ne serait pas impacté jusqu’en 2022 (Mais en 2018 on nous jurait que la fusion n’était pas encore décidée). A en croire M. le Ministre, jusqu’à cette ce cas de figure n’existera pas. Mais après 2022 ça devient tout à fait possible pour les personnels du second degré. Le Rectorat a tout intérêt à ce que la souplesse et la mobilité des personnels soient maximales. Et avec l’affaiblissement du rôle des CAPA il sera encore plus compliqué d’influer sur les choix des services académiques, sans oublier que pour les contractuels ce « contrôle » est inexistant.

Une fusion des académies pour fermer des sections !

vendredi 13 septembre 2019

Le Rectorat et la Région Normandie lancent la réflexion pour une nouvelle carte de formation à la rentrée de septembre 2020. Ca ne sent pas bon du tout ! L’académie et la région de Normandie auront, si nous ne faisons pas reculer le Ministère, le même périmètre au 1° janvier. Les filières de formation, frontalières pour le moment, ou seulement identiques, seront à la prochaine rentrée dans la même académie. Ce sera une très bonne excuse pour fusionner et fermer par ci par là et pour récupérer les postes.