CP/CE1 à 12 : Nouveau Président, nouveaux dispositifs.. mais avec quels moyens ?

mercredi 17 mai 2017
par  François-Xavier Durand
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Le nouveau Président a réaffirmé sa volonté d’aller vite pour baisser les effectifs des CP et CE1 en Éducation Prioritaire et de créer dès la rentrée, des classes de CP à 12 en REP+ et une partie des REP.

Redéploiement des « Maîtres supplémentaires » :
Ce n’est plus de la politique fiction !

Cela se risque de se faire par le redéploiement des postes MSUP existants et éventuellement une dotation exceptionnelle. Mais l’aura-t-on ? Si oui, sera-t-elle prise sur l’engagement de création de 10 000 postes sur le quinquennat, qui disons-le tout de suite sera nettement insuffisante ? Une note de service semble d’ores et déjà en préparation au ministère et n’attendrait plus que la signature du nouveau ministre de l’Éducation Natio­nale. L’IA adjoint de Seine-Mari­time nous a d’ailleurs informé que la DASEN appliquera les consignes sans donner plus d’information.

En Seine-Maritime, pour les CP/CE1 à 12,
il faudrait 342 postes à créer...
114 pour les REP+...
228 pour en REP...
pour seulement 81 postes MSUP !

Pour le département de Seine-Maritime, à partir des prévisions de la carte scolaire, un rapide calcul montre qu’il faudrait 68 postes pour créer des CP à 12 en REP+ et 147 en REP, si on ne veut pas augmenter la moyenne des classes dans les autres niveaux. En tenant compte des CE1, c’est un total de 114 postes en REP+ et 228 en REP qu’il faudrait. Pour mémoire, rappelons qu’il n’y a que 81 postes MSUP dans le cadre du dispositif « Plus de Maîtres que de Classes ».

Une équation très compliquée à résoudre.

Cela risque de se traduire par des fermetures de classes massives hors Éducation prioritaire et une augmentation des effectifs dans les autres niveaux en REP ou REP+. Et ce nombre ne tient pas compte des postes de ZIL REP+ nécessaires pour permettre les journées de pondération des collègues affecté-es en REP+. C’est aussi sans compter les écoles en CAPE (celles exclues depuis 2014 de l’Éducation Prioritaire) qui nécessiteraient 20 postes pour des CP à 12 et 31 postes si on ajoute les CE1. Mais il y a fort à parier qu’elles seront les grandes oubliées et sacrifiées de la réforme !
Avec 72 postes supplémen­taires par rapport à ce qu’il fau­drait créer, les effectifs de toutes les classes des écoles élémen­taires en REP+ seraient à 15 élèves par classe !

Où met-on les élèves ?

Cette mesure si elle venait à s’appliquer, nécessiterait de nouveaux espaces de classes voire de nouvelles écoles pour permettre de dédoubler les CP et les CE1. Compte-tenu des finances des collectivités, cela ne risque pas de se faire de sitôt. Mais le nouveau Président l’a déjà annoncé, cela peut se traduire par des classes de CP ou CE1 à 24 avec deux enseignants. Si on ajoute des AESH dans les classes... Charge aux enseignants de trouver de bonnes idées pédagogiques pour faire fonction­ner tout ça !

Vers un profilage des postes généralisé ?

Les postes MSUP sont des postes à profil. Comment seront déterminés les nouveaux postes des classes de CP et de CE1 ? Deviendront-ils des postes à profil ? Si tel est le cas, plus de la moitié des postes en Éducation Prioritaire seraient alors des postes à profil ! Cela va nettement entraver les possibilités de mutations. Cela risque également de laisser le champ libre aux IEN voire aux directeurs de choisir leur équipe.

Pour la CGT Educ’action 76, si cette mesure aurait pu aller dans le bon sens, elle ne doit pas se faire par un redéploie­ment des moyens. Cela nécessite un véritable plan de créa­tions massives de postes et un recrutement à la hauteur des projets. Cela doit s’accompagner des moyens néces­saires pour remplir toutes les autres fonctions (RASED, ULIS, Remplacements..) sans dégrader les effectifs des écoles hors éducation prioritaire ou en milieu rural.
Pour la CGT Educ’action 76, il faut abaisser les effectifs des classes à 20 élèves par classe et 15 en éducation priori­taire et pour toutes les maternelles et les élémentaires tout en garantissant la liberté pédagogique des équipes quant à leur mode d’organisation. Elle s’opposera à toute tentative de profilage de poste.


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Mouvement 2019 des personnels ATSS :

samedi 22 décembre 2018

Mouvement inter-académique des AAE et des SAENES :
La saisie des voeux doit se faire du 11 décembre 2018 au 8 janvier 2019. La CAPN des SAENES aura lieu le 19 mars 2019, et celle des AAE le 21 mars 2019.

Mouvement à gestion déconcentrés ADJAENES
la pré-inscription se fera du 10 janvier 2019 au 7 février 2019. Le reste du calendrier sera en fonction des académies demandées.

Mouvement à gestion déconcentrés des ATRF
la pré-inscription se fera du 10 janvier 2019 au 7 février 2019. Le reste du calendrier sera en fonction des académies demandées.

La pédagogie Nutella ou le collège 2016... vu à la TV !

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Lire la suite sur le site La Vie Moderne

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Voici le titre de l’interview de Vallaud-Belkacem au très réactionnaire journal Le Point.
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4 pages spécial Retraités de la FERC

samedi 31 août 2013

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Au sujet des dépenses scolaires…

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Chaque année, à l’approche de la rentrée, on retrouve dans les médias des articles plus ou moins bien renseignés sur les "dépenses de la rentrée des classes". Je les parcours toujours avec un peu d’agacement quand ils mettent en avant les nouveaux cartables, les vêtements, les classeurs, les crayons et les compas, les garderies et les cantines.
Parler de ces frais là, c’est évoquer l’arbre pour cacher la forêt. Les cartables et les compas durent facilement plusieurs années et les vêtements ne me semblent pas être une dépense scolaire : mes filles iraient-elles nues si l’école n’existait pas ? Idem pour la cantine : il faut manger même en dehors de l’obligation scolaire. Admettons pour la garderie des petits. Ce qui m’interpelle, ce sont les frais dont on parle moins et qui pourtant jalonnent bien le parcours scolaire des jeunes.
Lire la suite sur le site de l’Ecole démocratique

Ecole élémentaire : en France, le nombre d’élèves par enseignant supérieur à la moyenne OCDE (Depp)

vendredi 16 août 2013

Selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" de la Depp, le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises se situe en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE.
Le taux d’encadrement dans les écoles élémen­taires fran­çaises est en des­sous de la moyenne des pays de l’OCDE, selon la revue "L’Éducation natio­nale en chiffres" éditée par la Depp et parue en juillet 2013.
Dans les pays de l’OCDE, le nombre moyen d’élèves par ensei­gnant était à ce niveau de 15,4, en 2011 contre 18,4 en moyenne en France.

Loire-Atlantique / Rythmes : lettre ouverte des UD CGT, FO, FSU et Solidaires au DASEN et aux 26 maires de Loire-Atlantique appliquant la réforme en 2013

samedi 29 juin 2013

Depuis plusieurs mois, nos organisations syndicales ne cessent de dénoncer la précipitation et les dangers contenus dans la réforme des rythmes scolaires. Si les appréciations de nos syndicats respectifs peuvent diverger sur l’analyse de la loi Peillon et de son volet sur les rythmes scolaires, cela ne nous empêche en rien de partager nombre de points de vue sur les effets néfastes de cette réforme. Les propos volontaristes des municipalités ayant décidé de s’engager dès septembre 2013 dans la mise en œuvre du pan de réforme sur les rythmes ne résistent pas à un l’examen pragmatique. Pour notre part cette réforme relève plus d’un projet politique portant sur la territorialisation de l’École que sur les effets bénéfiques pour les enfants et les familles.
L’intention gouvernementale affiche une volonté de servir la réussite scolaire des élèves. Nous pensons qu’il y a loin du discours à une réalité qui malmène aussi les personnels concourant aux rythmes éducatifs des enfants. Les campagnes de communication politiciennes ne peuvent dissimuler les malaises grandissant autour de la rentrée 2013 précipitée.
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