Réforme du BAC : prélude en régression majeure
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Macron l’avait indiqué dans son programme, son ministre l’a confirmé récemment, une réforme du bac est bien en préparation, mais sans doute pas dès la session 2018, histoire de (faire semblant de) concerter. Et d’éviter la mésaventure subie par Fillon, lorsque, ministre de l’éducation en 2005, les lycéens s’étaient soulevés massivement contre un projet de même nature. La réforme Macron consisterait à limiter l’épreuve à quatre épreuves ponctuelles sur table, le reste étant en contrôle continu. En réalité, Blanquer n’invente rien mais reprend une même antienne contenue dans le programme présidentiel du parti Les Républicains, dans un rapport du think tank Terra nova, ou dans les déclarations de juillet 2016 de Vallaud-Belkacem promettant un « toilettage » du bac (cet examen serait donc sale ?). Quand il s’agit de libéraliser le système éducatif, ces gens-là sont tous d’accord. En réalité, cette réforme prépare une accentuation des inégalités entre élèves, personnels et établissements scolaires. Augmenter la part du contrôle continu, c’est porter un coup dur au caractère national de l’examen avec le risque de mettre en place des diplômes-maison et d’accentuer les pressions sur les enseignants, poussés à surnoter leurs élèves, comme c’est déjà le cas avec les CCF en bac pro par exemple. Cela défavoriserait également les élèves des lycées des quartiers populaires, comme l’a montré une étude du CNESCO de 2016. Ce qui se trame également, c’est la sélection à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Les établissements du supérieur pourraient en effet procéder à une sélection de leurs étudiants à l’entrée, en les « recrutant » en fonction des résultats obtenus dans les quatre épreuves qui les intéressent. Enfin, l’Etat cherche bien sûr à faire des économies, en réduisant le rôle des options dans l’obtention du bac. Pour la CGT, les personnels, les élèves et leurs parents ne doivent pas être dupes du prétendu bienfondé de ces annonces, mais doivent au contraire continuer à défendre l’égalité de tous devant les diplômes et les conditions d’enseignement.