Numérique et libertés : la CGT et le SNES écrivent à la CNIL et au ministère
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Madame la Présidente,
Vous connaissez l’attachement du SNES-FSU et de la CGT Educ’action à la protection des élèves et des personnels. En particulier, dans le contexte actuel, nous avons des inquiétudes concernant le développement des bases de données numériques et de l’usage qui pourrait en être fait. L’identité numérique des élèves comme celle des personnels ne saurait faire l’objet d’une quelconque diffusion, voire, pire, d’un usage mercantile ou à des fins plus insidieuses.
Certaines prises de position récentes du Ministère de l’Éducation nationale nous inquiètent. Nous vous adressons donc par la présente une demande de rendez-vous avec vos services afin d’avoir des réponses aux quelques questions ci-jointes. Nous souhaitons pouvoir rassurer nos collègues et être en
mesure de répondre aux parents d’élèves. Nous sommes à votre disposition pour tout éclaircissement.
Veuillez croire, Madame, en notre profond attachement au service public d’éducation et à la protection de l’identité numérique des générations à venir.
Patrick Désiré (CGT) et Frédérique Rolet (SNES-FSU)
Questions à la Commission nationale de l’informatique et des libertés
1. Quelles sont les finalités déclarées auprès de la CNIL pour les différents annuaires utilisés actuellement dans l’éducation nationale ?
2. Quelles sont les références pour retrouver l’avis que la CNIL a donné sur les CGU « éducation » (conditions générales d’utilisation) ?
3. Qu’en est-il de l’application de la loi de 1978 informatique et libertés en ce qui concerne la connexion des annuaires (données élèves mineurs ou majeurs) aux GAFAM ? Existe-t-il un cadre juridique ? Si oui, pouvez-vous nous préciser lequel ?
4. À votre connaissance, la connexion d’un annuaire avec l’un des services professionnels des GAFAM a-t-elle déjà été réalisée dans une ou plusieurs académies et si oui, lesquelles ? Avec quel encadrement ? Un audit juridique de la situation des différentes académies en termes d’annuaires
connectés est-il envisageable ?
5. Que faire pour améliorer la transparence (obligation légale) sur la circulation des données personnelles des élèves scolarisés et de leur traitement (APB, SIECLE, etc.) ?
6. Quel est l’impact sur les CIL de la nouvelle réglementation européenne qui entrera en vigueur en 2018 ? Existeront-ils toujours ? Leur champ d’intervention est-il modifié ?
7. Quelle est la nature de la protection des données des élèves dès lors qu’une simple déclaration à la CNIL a été faite (comme celles présentées sur la plate-forme de partage numéri’lab du ministère de l’Éducation nationale) ?