Vive la rentrée ? Pas pour tout le monde !
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Au moment où des millions de jeunes font leur rentrée scolaire, où le ministre de
l’Education nationale va être filmé au milieu d’écolier.ière.s qui vont ainsi se retrouver
sous les feux des médias, un certain nombre de jeunes vont être exclu.e.s de toute
forme de scolarisation ou de formation. Parmi eux/elles, des jeunes isolé.e.s (sans
famille) qui se voient ainsi refuser l’accès à ce droit fondamental qu’est le droit à
l’éducation.
Pour ceux/celles qui ont moins de 16 ans, la situation devrait pourtant être simple :
comme tous les jeunes présent.e.s sur le territoire, quelle que soit leur situation ou
celle de leurs parents, les mineur.e.s non accompagné.e.s doivent être scolarisé.e.s
et avoir accès à des cursus de formation de droit commun.
Pour ceux/celles qui ont plus de 16 ans, de nombreux textes ou jurisprudences
imposent à l’administration de les faire bénéficier d’une formation et de motiver le refus
de scolariser un jeune non soumis à l’obligation scolaire.
Tous ces textes devraient assurer à ces jeunes, présent.e.s aujourd’hui dans de
nombreux départements, l’accès au droit à l’éducation. Sur le terrain, les choses se
passent pourtant autrement et de nombreux.ses jeunes isolé.e.s se voient
quotidiennement refuser l’accès à la scolarisation ou à la formation.
Interdit.e.s d’école, ces jeunes se retrouveront dans quelques mois interdit.e.s de
papiers. Dans de très nombreuses villes, à Nantes, Orléans, Bergerac, Paris (où 50%
des jeunes isolé.e.s étranger.e.s ne sont pas accueilli.e.s), à Annecy, Rouen, Amiens,
et dans bien d’autres villes, des associations refusent de laisser faire, et mènent avec
les jeunes concerné-e-s les recours et les démarches d’inscription. Elles font appel à
la solidarité pour trouver un hébergement, collecter les fournitures scolaires
nécessaires, beaucoup de ces jeunes étant laissé.e.s dans une grande précarité, voire
à la rue.
La campagne « Justice pour les jeunes isolé.e.s étranger.e.s » (JU-JIE), qui vient
d’être lancée à l’initiative de différentes structures (associations de défense des droits
de l’Homme, des droits des étranger.e.s, des droits des enfants, organisations
syndicales…), vise à dénoncer avec force le sort de ces jeunes envers lesquels la
France ne respecte pas ses obligations, notamment internationales, la Convention
internationale des droits de l’enfant étant sur ce plan très claire. Parce que c’est l’avenir
même de ces jeunes qui est en jeu, des initiatives locales et nationales seront prises
pour faire cesser ces manquements et mettre fin à des situations d’exclusion qui n’ont
que trop duré.