Une mobilisation réussie contre les fermetures de collège dans l’Eure !
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La mobilisation du 7 novembre a été réussie et a confirmé l’élévation du rapport de force de ces dernières semaines.
Dès 9h, arrivants par dizaines, des enseignants des deux collèges menacés, mais aussi de toutes les écoles et collèges d’Evreux, se massaient devant la préfecture de l’Eure, où se tenait le CDEN. Au plus fort, 300 manifestants allaient se faire entendre, par une matinée pourtant bien fraîche. La "casserolade" a fait son effet, et c’est bruyamment que les jeunes et les parents rejoignaient les personnels eux aussi munis de tambours et moules à tarte pour montrer aux élus leur détermination.
L’ensemble des écoles du quartier de la Madeleine étaient d’ailleurs fermées, grâce à la mobilisation des professeurs des écoles, tous solidaires du mouvement. Les parents d’élèves, qui ont déjà bloqué les écoles du quartier de la Madeleine plusieurs jours de suit avant les vacances de Toussaint, sont également présents en cette rentrée, depuis le 6 novembre.
La réussite de cette journée tient également à l’élargissement de la lutte aux autres collèges d’Evreux : à Jean-Jaurès, collège qui doit accueillir plus d’une centaine d’élèves dans le projet absurde de resectorisation voulu par les sbires du conseil départemental, l’appel à la grève a été très suivi : plus de 80% de personnels en lutte, pas d’élèves au collège puisque les parents ont été informés et n’ont pas amenés leurs enfants. Des enseignants des collèges Paul-Bert et Navarre étaient également là : tous dénoncent l’impossibilité matérielle que l’arrivée massive de nouveaux élèves entraînerait, les locaux étant inadaptés pour les recevoir.
Dans le CDEN, les autorités multiplient encore les hypothèses de resectorisation des écoles : une 3ème "proposition" est faite pour les enfants de la CASE (Louviers et Val-de-Reuil) et le préfet fait pression pour que les syndicats et les parents d’élèves votent pour. Peine perdue : le vote sera nettement contre les fermetures et donc contre toutes les propositions présentées.
Le sentiment général d’impréparation des autorités continue d’impressionner l’ensemble des acteurs. Le conseil départemental navigue à vue, le préfet se prononce officiellement pour la fermeture de Pablo-Neruda, mais se dit hostile à celle de PMF, voulant qu’on lui indique "une autre solution de fermeture", lorgnant sur Louviers. le DASEN de l’Eure, contrairement à son prédécesseur, ne voit aucune opposition aux fermetures, allant en cela plus loin que le secrétaire général d’académie.
Pourtant, face à la pression, la fébrilité est palpable, surtout du côté du conseil départemental : le nouveau président, Lehongre, qui a remplacé S.Lecornu parti faire le secrétaire d’état, semble moins au fait des réalités mais surtout moins (r)assuré que son prédécesseur.
Le 11 décembre, l’assemblée départementale se réunira à nouveau pour entériner le projet. D’ici là, la mobilisation va encore s’intensifier. Prochaine étape : la grève interprofessionnelle du jeudi 16 novembre, qui réunira salariés du public, du privé mais aussi des lycéens d’Evreux. Elle partira, pour la première fois, non du centre-ville, mais du collège Pablo-Neruda, et doit faire date pour montrer que derrière ces fermetures, c’est toute la politique scélérate et anti-sociale du pouvoir qui est en cause, à l’échelle du département comme au national.
L’intersyndicale se réunira avant, dès le mardi 14 pour décider des suites et des nouvelles actions à mener d’ici le 11 décembre. D’ores et déjà, l’appel à mail et à fax aux conseillers départementaux s’avère une action très efficace pour montrer aux élus le refus massif de ces projets de fermetures.