Arnaque du transfert des cotisations vers la CSG : ce qui se cache derrière la promesse du gain de pouvoir d’achat
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Emmanuel Macron a promis de baisser les cotisations salariales en échange d’une hausse de la CSG. Il présente habilement la suppression progressive des cotisations sociales comme des augmentations de salaires pour les salarié·es du privé. Sauf que derrière la réforme technique, il y a des enjeux politiques forts !
Arnaque pour les fonctionnaires ! Macron ne tient pas ses promesses
Les fonctionnaires ne sont pas concerné·es par la suppression des cotisations mais subiront la hausse de la CSG. Macron avait promis pendant sa campagne un coup de pouce pour les fonctionnaires : « près de 500 euros supplémentaires nets par an pour un salaire de 2 200 euros nets par mois ». Finalement, il n’y aura aucun gain de pouvoir d’achat pour les agents publics. Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, a annoncé la mise en place d’une simple indemnité compensatrice, sans aucune garantie de pérennité à ce jour.
Transfert des cotisations sociales vers la CSG : attention danger !
Ne nous y trompons pas : réduire les cotisations sociales, c’est réduire le salaire socialisé et donc la prise en charge collective des services publics. La manœuvre du gouvernement consiste à faire peser le financement non plus sur les profits patronaux issus de la création de richesse (la cotisation), mais directement sur les salarié·es et
retraité·es à travers la CSG qui est un quasi- impôt. Ce sont bien les cotisations des salarié·es prélevées pour financer la Sécu et l’indemnisation du chômage qui vont diminuer, avec à terme des conséquences sur les prestations sociales : baisse des remboursements des frais de santé et diminution des indemnités chômage. C’est une
attaque sur le salaire dit « socialisé » : le salaire brut étant une partie du salaire mise en commun pour financer les retraites, l’assurance maladie, l’assurance chômage. Transférer le coût de la baisse des cotisations sociales par une augmentation de la CSG n’est pas neutre politiquement.
Un changement total de conception des droits sociaux
La prestation sociale est un droit des salarié·es, une garantie assise sur leurs cotisations. La cotisation est en effet intimement liée à l’ouverture d’un droit (assurance maladie, chômage, droit à une pension de retraite). Mais surtout les cotisations sociales sont affectées obligatoirement à des caisses (retraite, santé, chômage) gérées de façon paritaire par les représentant·es des salarié·es et des employeur·ses. Les recettes collectées par l’impôt, comme la CSG, sont, elles, affectées librement par le gouvernement. Transférer le financement des caisses
d’assurance sociale des cotisations vers l’impôt, c’est donc priver les salarié·es de leur droit de gestion et laisser les mains libres au gouvernement pour refonder complètement les prestations sociales – ou les détruire allègrement !
Ne nous y trompons pas : avec le transfert des cotisations sociales vers la CSG, le but est donc de réduire la solidarité et la prise en charge collective des risques. Exonération de cotisations sociales, avec transfert sur la CSG : c’est la casse de la Sécu par l’assèchement de son financement. À terme, cela peut très bien entraîner un transfert vers des assurances privées que toutes et tous ne pourront pas se payer.
Voilà derrière les belles promesses de pouvoir d’achat, le réel projet du gouvernement.