Climat de violence au lycée Les Bruyères : les collègues exercent leur droit de retrait, la CGT adresse un droit d’alerte
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Suite à l’agression d’un enseignant, les personnels du lycée Les Bruyères (Sotteville) ont exercé leur droit de retrait ce 30 novembre. Les représentants CGT au CHSCT départemental ont immédiatement alerté la DSDEN et ont rédigé le droit d’alerte ci-dessous.
DROIT D’ALERTE DANGER GRAVE ET IMMINENT - LYCEE LES BRUYERES, SOTTEVILLE LES ROUEN – 30 novembre 2017
Conformément à la réglementation en matière de sécurité, de santé et de conditions de travail, le représentant du personnel au CHSCT qui constate qu’il existe une cause de danger grave et imminent, notamment par l’intermédiaire d’un agent, en alerte immédiatement le chef de service ou son représentant selon la procédure prévue au premier alinéa de l’article 5-5 du décret 82-453 modifié et consigne cet avis dans le registre établi dans les conditions fixées à l’article 5-8.
En effet, les personnels du lycée Les Bruyères (Sotteville-lès-Rouen) ont un motif raisonnable de penser que leur situation de travail présente un danger grave et imminent pour leur vie ou leur santé. Ils exercent donc ce jeudi 30 novembre leur droit de retrait.
Celui-ci intervient après l’agression dont a été récemment victime un enseignant, lorsqu’un élève a renversé une table devant lui et a lancé des projectiles. Depuis cette agression, qui pourrait être requalifiée en accident du travail, l’enseignant est en arrêt de travail. Cette situation de travail dangereuse s’inscrit dans un contexte de travail très dégradé, comportant des agressions verbales, physiques, des relations dégradées avec des élèves, etc.
L’administration avait déjà été alertée de ces faits de violence au cours de ces deux dernières années. Un audit vie scolaire avait été réalisé suite à une rixe ayant entraîné l’intervention des forces de l’ordre puis du GAPASE. En revanche, l’audit qui s’est achevé n’a donné lieu à aucun compte-rendu écrit et les représentants des personnels qui en ont demandé communication lors d’un récent conseil d’administration n’ont pas pu y avoir accès.
L’année dernière, une autre situation de travail pathogène avait entraîné un droit de retrait des personnels. Une enseignante avait été menacée physiquement et poursuivie par un élève, ce qui l’avait obligée à s’enfermer dans une salle de l’établissement pour se protéger et éviter de se faire agresser.
Il est à signaler également que les effectifs vie scolaire ne permettent peut-être pas d’assurer une présence suffisante dans cet établissement d’environ 1200 élèves et d’un peu plus de 100 enseignants. La configuration des locaux comporte des contraintes supplémentaires, l’établissement étant vieillissant et comportant de multiples recoins difficiles à surveiller.
Enfin, une proportion importante des personnels ne sont pas titulaires de leurs postes, ce qui entraîne le recrutement de personnels contractuels, précaires et peu ou pas formés, ainsi qu’un turn over de nature à créer des difficultés au niveau du suivi pédagogique des classes et des élèves.
Par conséquent, en conformité avec l’article 5-7 du décret 82-453 modifié, « le chef de service procède immédiatement à une enquête avec le représentant du CHSCT qui lui a signalé le danger et prend les dispositions nécessaires pour y remédier. »